Les investigations de la Division d’investigation criminelle (Dic) s’orientent vers un scandale financier d’ampleur, révélé par le rapport de la Cour des comptes sur l’audit des finances publiques. L’affaire concerne le fameux « Sukuk Sopepa », d’un montant de 330 milliards de FCFA, réalisé par la Banque islamique du Sénégal (BIS) en convention avec l’État. L’opération a également impliqué d’autres structures, dont Cgf Bourse.
Dans son rapport, la Cour des comptes avait révélé que sur ce montant, 114 milliards de FCFA ont été dépensés en dehors de toutes les procédures comptables. La BIS a d’ailleurs prélevé directement à la source 70 milliards de FCFA, censés correspondre à des dettes que l’État lui devait. Par ailleurs, une somme de 5,6 milliards de FCFA a été versée en commissions à des intermédiaires impliqués dans l’opération.
Auditionné par la Dic sur ces commissions, l’ancien directeur général de la BIS, Mouhamadou Madana Kane, a déclaré ne plus s’en souvenir, tout en soutenant que l’opération s’était déroulée dans les règles.
Selon Libération du lundi 1er septembre, les enquêteurs ont également découvert qu’une somme de 50 milliards de FCFA avait été virée, le 16 mai 2022, sur un compte du Trésor public logé à Ecobank. Ce compte, qui contenait déjà 5,9 milliards de FCFA, a été clôturé le même jour.