Plus de 800 personnes sont mortes et plus de 2 700 ont été blessées dans l’est de l’Afghanistan, frappé dans la nuit par un séisme de magnitude 6, suivi d’au moins cinq répliques ressenties à des centaines de kilomètres, a annoncé lundi 1er septembre le gouvernement.
L’épicentre du séisme, à seulement huit kilomètres de profondeur, a été localisé à 27 kilomètres de Jalalabad, chef-lieu de la province de Nangarhar, à la lisière de la province voisine de Kounar, selon l’US Geological Survey.
C’est dans cette dernière province que le bilan est le plus lourd et c’est vers cette région que se dirigent lundi matin les hélicoptères de secours dépêchés par les autorités talibanes. Depuis leur retour au pouvoir en 2021, elles ont déjà été confrontées à un autre séisme d’ampleur : en 2023, à Hérat, à l’autre extrémité du pays, dans l’ouest frontalier de l’Iran, plus de 1 500 personnes avaient été tuées et plus de 63 000 habitations avaient été détruites.
Plus de 800 morts selon un bilan provisoire
Cette fois-ci, un bilan encore provisoire fait état de 800 morts et 2 500 blessés dans la seule province de Kounar, ainsi que 12 morts et 255 blessés dans la province voisine de Nangahar, où a été localisé l’épicentre du séisme, à seulement huit kilomètres de profondeur, selon le porte-parole du gouvernement Zabihullah Mujahid.
Les responsables afghans, qui ne cessent de répéter que les bilans vont évoluer, car les recherches se poursuivent dans ces zones reculées et à la géographie accidentée, affirment que les dégâts sont « très importants » à Kounar.
L’Afghanistan est fréquemment frappé par des tremblements de terre, en particulier dans la chaîne montagneuse de l’Hindou Kouch, près de la jonction des plaques tectoniques eurasienne et indienne. Mais celui survenu au cœur de la nuit – et suivi de cinq répliques, dont l’une de 5,2 – a été particulièrement violent. Des journalistes de l’AFP ont ressenti les secousses à Kaboul pendant plusieurs secondes, ainsi qu’à Islamabad au Pakistan, à 370 km à vol d’oiseau.
Un pays déjà frappé par des catastrophes naturelles
« Nous n’avions jamais rien vécu de pareil », a raconté à l’AFP dans la nuit Ijaz Ulhaq Yaad, haut fonctionnaire dans le district de Nourgal, dans la province de Kounar. La plupart des familles sur place, a-t-il poursuivi, venaient tout juste de rentrer en Afghanistan, chassées de leur exil pakistanais ou iranien par les récentes vagues d’expulsion des deux pays voisins qui ont ensemble renvoyé près de quatre millions d’Afghans. « Il y avait environ 2 000 familles de réfugiés qui étaient revenues et comptaient reconstruire leur foyer » dans cette région agricole frontalière du Pakistan, a-t-il expliqué.
Difficile toutefois pour autorités, secours et médias d’accéder aux villages et hameaux, alors que des glissements de terrain ont coupé des routes.
La mission de l’ONU en Afghanistan, l’un des derniers filets de sécurité dans un pays qui a subi de plein fouet les coupes drastiques récentes dans l’aide humanitaire internationale, s’est dite « profondément attristée par un séisme dévastateur qui a fait des centaines de morts ». « Nos équipes sont sur le terrain pour apporter de l’aide d’urgence », ajoute-t-elle.
La province de Nangarhar avait déjà été frappée la semaine passée par des crues subites qui avaient tué cinq personnes et provoqué des dégâts, détruisant des terres agricoles comme des zones résidentielles. En octobre 2023, le séisme de magnitude 6,3 à Hérat, suivi de huit répliques, avait été le tremblement de terre le plus meurtrier à avoir frappé ce pays, l’un des plus pauvres au monde, en plus de vingt-cinq ans. D’après la Banque mondiale, près de la moitié de la population afghane vit dans la pauvreté.