Analyse approfondie de l’économiste Dominique Mendy sur les propos de Ousmane Sonko

Les propos du PM sur le franc CFA devant les Présidents des Républiques du Sénégal et de la Guinée Bissau accompagnés de leurs délégations respectives font l’objet de beaucoup de critiques.

Nous citoyens, de tous rang et responsabilité, devons respect, loyauté et même soutien à nos dirigeants.

A mon avis, cette posture de respect et de loyauté envers nos autorités suprêmes africaines est correctement, entièrement et totalement tenue par le PM, mais… pas de tromperie, pas de plaire dans le faux ou encore de faible soumission.

Sous ce regard, je trouve personnellement que les propos du PM sont non seulement pertients, mieux, ils sont opportuns parce que justement prononcés devant ces institutions qui incarnent notre destinée commune.

Le discours est grave et solennel, c’est normal et c’est ce qu’il faut.
Le discours est également limpide et les mots justes et mesurés.
Le contenu du discours est simplement une vérité élémentaire.

De ce point de vu, il n’y a rien, pour moi, de déplacer ou d’irrespectueux.
Encore que ces Présidents ne sont ni des dieux, ni des démiurges encore moins des guides religieux qu’on devrait, peut etre reverrer et même là …

je pense vraiment, si nous leurs concitoyens, nous leur devons respect et loyauté, combien ils doivent à ceux qui les ont élus.
Il ne faut pas qu’ils oublient ces présidents africains, qu’ils ne sont pas plus importants que les peuples qui les ont élu et qu’ils sont sensés gouverner dans la Paix et pour la Prospérité et de manière démocratique

Malheureusement malgré l’accompagnement de leurs peuples, souvent dans le dénuement le plus abyssal possible, le comportement de la majorité des chefs d’Etat africains frise l’humiliation de la race noire devant l’humanité, aujourd’hui plus qu’hier.

Cette attitude de condescendance et de perpetuel complexe d’infériorité est PIRE que des mots qui seraint qualifiés de « déplacés » par certains citoyens ; des mots qui sont du reste incontestablement vrais.

Dailleurs, ce qui semble inouï et invisible, c’est le retard economique et la Mort indicibles qui sevissent en Afrique, encore aujourd’hui.
Pourtant, cela crève l’œil tellement que c’est flagrant. Il y a trop de sang africains versé, trop de misère et trop de souffrance en Afrique et tout cela est d’abord et avant tout de la responsabilité ou de l’irresponsabilité notoire de cette majorité de présidents africains.
Et malheureusement cela continue encore aujourd’hui. Hélas… !

Les theories qui soutiennent l’idée selon laquelle l’Afrique n’est pas encore prête, parce que ses peuples sont encore immatures, incapables de s’émanciper et de s’assumer pleinement sur le plan monétaire, sont des idées ou idéologies paternalistes de connotation coloniale occidentale et d’un autre âge.

Faut-il qu’on nous le dise encore….
Le discours relativement récent de Dakar du Président Français condamné aujourd’hui est-il déjà oublié ?

Quand c’est d’autres qui viennent, en « missionnaire civilisateurs », nous insulter chez nous devant nos institutions, nos savants et nos peuples ; non seulement on ne répond pas, on s’indigne pas, mais…on applaudit… ou on baisse la tête (cf. les images du discours : voir l’attitude des « gardiens » du temple du savoir de Dakar, présents). QUELLE TRISTESSE… !

Les theories des zones monetaires optimales avec les critères de convergence macro-économique n’ont pas marché en Europe, malgré les quelques realisations depuis la CECA de 1954 à l’UE de 1992, en passant par la CEE (les cas de la Grece, de l’Italie, du Portugal et de L’Espagne…, sont assez illustratifs).

Et pourtant ces mêmes ZMO et mêmes critères de convergence macro-économique marchent bien aux USA.

La raison simple du blocage européen versus du succès des USA est qu’ici on a une UNION des Etats européens et là on a une UNITE fédérale des Etats américains.

D’ailleurs, dans ce sillage n’oublions pas aussi que nous avons délibérément accepté un suivisme aveugle et condescendant de l’Europe et qui nous a valu, à mon avis, cette régression qui consacre le continium de la balkanisation, de la « djahadisation » et de « l’Alkaidation » destabilisatrices de l’Afrique par l’abandon de l’UNITE AFRICAINE de 1963 à Addis-Abeba avec l’OUA et par l’adoption insensée et injustifiée de l’UNION AFRICAINE de Durban en 2002

Donc il manque bien une pièce au puzzle qu’on nous demande de monter.

Et la pièce manquante, c’est le COURAGE de nos dirigeants, dont par avec COURAGE le PM !
Oui, c’est aussi avoir du COURAGE que dire SIMPLEMENT que nous manquons de COURAGE !

Il faut alors retenir que la question de l’éradication totale, définitive et complète de l’aliénation monétaire des pays de la zone francs doit être réglée sur le plan politique et pas ailleurs, parce que elle est clairement résolue sur le plan scientifique par la théorie et par les faits empiriques.

Aussi, faut-il le rappeler, le panafricanisme originel (des W.EB. Dubois, des M. Garvey, des K. Nkrumah, J Kenyatta…) se résume en deux points fondamentaux :
1. Indépendance politique et économique des peuples africains (l’Afrique aux afrcains).
2. L’intégration politique (donc nécessairement économique) des pays africains à l’échelle du continent. (les États unis d’Afrique)
Donc, tous les panafricanistes qui prônent des théories ou idéologies « panafricanistes » différentes du panafricanisme des Pères fondateurs sont
des imposteurs, des usurpateurs,
Donc, méfions également de ceux-là, malgré leurs connaissances et compétences, ils sont aussi toxiques que nuisibles.

Vive le Sénégal, vive l’Afrique paisible, début, unie et prospère !

Contribution de Dr Dominique Mendy. Economiste

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