[ AUDIO ] Une retraite plus décente pour les acteurs culturels ?

CHRONIQUE DU JOUR: Souvent, arrivés à un certain âge, ou atteints de maladie, les artistes éprouvent beaucoup de difficultés à s’en sortir.

Ils font appel à la générosité des personnalités publiques et/ou politiques, alors qu’ils ont une mutuelle qui leur est dédiée. Comment faire pour qu’ils puissent avoir, eux aussi une retraite paisible ?

Un grand comédien qui a, pendant plusieurs années, fait le bonheur des Sénégalais à travers des téléfilms ou des sketches, se retrouve malade au point qu’il ne peut plus tourner de films, ce qui était probablement l’une de ses principales sources de revenus. Il se retrouve contraint d’avoir recours au secours de certaines personnalités politiques comme la première dame, le Ministre de la Culture ou encore des amis, qui sensibles à son problème, lui sont venus en aide.

Malheureusement, force est de constater que cet artiste n’est pas le premier. Un autre grand artiste souffre d’une maladie des jambes et ne peut presque plus se déplacer. On ne peut pas compter le nombre de chanteurs, de danseurs, de comédiens et d’autres artistes qui, arrivés à un certain âge, ou touchés par une maladie, n’arrivent plus à subvenir à leurs besoins ou encore à se soigner correctement. Ils ont toujours besoin d’être aidés par d’autres personnes pour pouvoir s’en sortir.

Ce qui est assez surprenant d’autant que la Mutuelle Nationale de Santé des Acteurs Culturels (MNSAC) a été lancée le 7 mars 2015 au Grand théâtre national. Sa création a été motivée par le besoin de trouver des solutions aux difficultés que rencontrent les artistes sénégalais en ce qui concerne principalement leur prise en charge médicale. Pour démarrer les activités, Youssou Ndour avait offert la somme de soixante-quinze millions de francs et le Président de la République avait mis sur la table cent millions de francs. Pour sa part, le ministère de la Culture qui avait organisé pour l’occasion la comédie musicale, « Le Madiba musical » en hommage à Nelson Mandela, avait décidé de reverser la totalité des recettes à la Mutuelle.

Un bureau régional a été installé dans tous les grands centres et la Mutuelle se targuait d’avoir 30 000 membres. Ce qui en faisait l’une des rares mutuelles de santé à être présente dans toutes les régions du Sénégal.

C’est donc étonnant qu’avec l’existence de cette Mutuelle Nationale de Santé des Acteurs Culturels, les comédiens se retrouvent dans une sorte de précarité qui fait que la prise en charge de leurs frais médicaux. Probablement que la Mutuelle a des moyens limités qui ne lui permettent pas de faire face à tous les besoins de ses sociétaires qui sont nombreux et éparpillés un partout dans le pays. Elle a aussi certainement besoin d’être renforcée en termes de capacités financières, les ressources pouvant être tirées des redevances collectées par la SODAV mais aussi des différents programmes de soutien aux artistes, dont une partie peut servir à les aider à s’en sortir en cas de besoin.

Les acteurs culturels non étatiques pour la plupart, n’émargent pas dans une institution de prévoyance retraite, or ils ne peuvent pas continuer à jouer leur rôle toute leur vie. Ils auront besoin, à un moment de se reposer un peu. C’est pourquoi, il faut trouver une alternative pour qu’en cas de manque d’activités, ils puissent gérer les problèmes quotidiens, une sorte de caisse de retraite ou de de caisse sociale qui puisse leur permettre de vivre correctement sans avoir besoin de faire appel à qui que ce soit. L’Etat joue certes son rôle, mais cela ne suffit pas. Il faut trouver d’autres possibilités de financement et, avec le soutien du Ministère de la Culture, beaucoup de solutions pourront être trouvées.

Mamadou DRAME

GMS

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