L’entraîneur de l’ASC Ville de Dakar, Libasse Faye, a livré une analyse franche des défis rencontrés dans la gestion d’un effectif de joueurs professionnels, une première à ce niveau qui lui a offert de précieux enseignements.
« Gérer des joueurs professionnels n’est pas simple, surtout sans expérience préalable. Aujourd’hui, je pense qu’on pourrait être plus rigoureux, mais ce n’est pas aussi facile qu’on le croit. Ceux qui connaissent ma philosophie savent que je ne privilégie pas ce style de jeu. On peut proposer une stratégie en théorie, mais elle ne se concrétise pas toujours sur le terrain. Ce n’était pas le moment d’opérer une rupture radicale dans notre approche », a-t-il expliqué.
Le technicien a également pointé les difficultés à faire appliquer ses consignes : « J’ai parfois demandé une défense de zone, mais les joueurs ne l’ont pas exécutée. Il faut distinguer les entraîneurs-managers, qui interviennent sur des aspects contractuels, de ceux, comme moi, qui se concentrent sur la gestion sportive. »
Libasse Faye assume pleinement sa part de responsabilité dans le parcours de son équipe : « Nous avons fait ce que nous pouvions. Dans ces situations, le coach doit assumer ses responsabilités, sans les rejeter sur les joueurs. Nous avons adapté notre style de jeu à plusieurs reprises. Même quand l’entraîneur ne trouve pas la solution, les joueurs, par leur expérience, tentent des ajustements. J’assume : peut-être n’ai-je pas su trouver la clé. »
Il est aussi revenu sur la blessure d’un pilier, Harouna, qui a compliqué la rotation : « Nous attendons des examens complémentaires, mais sa blessure était assez grave pour l’écarter. Gérer son absence a été un casse-tête. Remplacer un joueur est faisable ; en remplacer deux, parfois aussi. Mais trois, c’est impossible. Résultat : Samba Fall a joué 49 minutes. »
Malgré ces défis, Libasse Faye se dit prêt à tirer des leçons pour mieux aborder ce type de situations à l’avenir.