Le Premier ministre Ousmane Sonko a consacré sa communication en Conseil des ministres à ce qu’il décrit comme « un pilier essentiel de la souveraineté culturelle » : la politique mémorielle nationale. Il a rappelé les directives déjà posées par le gouvernement, notamment l’hommage rendu au professeur Amadou Makhtar Mbow le 28 octobre et la commémoration prochaine du Massacre de Thiaroye, estimant que « la valorisation de notre patrimoine mémoriel est une nécessité ».
Pour Ousmane Sonko, cette ambition passe par deux leviers : le récit historique, qu’il juge indispensable de « rétablir dans son authenticité et son objectivité », et les symboles, qui doivent devenir des repères vivants, porteurs d’un ancrage culturel fort et de potentiel touristique. À ce titre, il a insisté sur l’érection de musées consacrés aux royautés traditionnelles, dans des sites à haute valeur historique comme Dekheulé, Pathé Badiane, Yang Yang, Ndorna ou encore Nder.
Le Premier ministre a également souligné l’importance stratégique d’infrastructures mémorielles majeures. Il a réaffirmé la nécessité de construire la Maison des Archives et la Bibliothèque nationale, qu’il présente comme « des outils de réappropriation de notre mémoire collective », mais aussi des bibliothèques régionales pour garantir une diffusion équilibrée du savoir. Concernant Thiaroye, il a réitéré l’engagement gouvernemental à édifier un Mémorial des Tirailleurs, accompagné d’un Centre de documentation et de recherche dédié. Pour lui, enseigner le Massacre de Thiaroye dans les écoles fait partie d’un devoir national incontournable.
Élargissant sa réflexion, Ousmane Sonko a évoqué la modernisation de l’administration. Il a demandé la mise en place d’un « Programme gouvernemental de formation continue et d’excellence administrative », estimant que la performance de l’État doit reposer sur des compétences actualisées, au service de la réforme publique.
Le Premier ministre a ensuite abordé la stratégie globale de rayonnement international du Sénégal. Il a annoncé le lancement d’une réflexion nationale pour la création d’une marque pays — « Sénégal » ou « Teranga Sénégal » — une plateforme destinée à porter l’identité et l’influence du pays. Cette stratégie devra mettre en avant « nos atouts culturels, sportifs, économiques et technologiques ». Il a insisté sur la nécessité d’une diplomatie culturelle et sportive renforcée, en mobilisant notamment les Jeux olympiques de la jeunesse Dakar 2026 comme vecteur majeur d’unité et de visibilité internationale.
Ousmane Sonko a également évoqué la sécurité routière, s’appuyant sur les conclusions des états généraux des transports publics. Il a demandé aux ministères concernés de soumettre, d’ici fin décembre, un plan d’action opérationnel, chiffré et évaluable, qui sera suivi par un comité multidisciplinaire placé sous l’autorité de la Primature.
Enfin, le Premier ministre a annoncé le lancement du projet structurant de la ligne ferroviaire Dakar–Tambacounda à écartement standard. Il a précisé que les travaux préparatoires sont en cours et que leur finalisation est prévue en 2026. Selon lui, cette ligne constitue « un levier majeur de mobilité durable, de sécurité routière et de désenclavement territorial ».
