Le site de sport français, « l’Equipe », revient sur la saison des joueurs de Ligue 1. Le quatrième épisode a été consacré à l’international sénégalais de Monaco de 21 ans, Lamine Camara.
Il n’y a pas qu’avec son sourire que Lamine Camara rayonne. Passé des joutes de bas de tableau avec Metz aux joutes continentales avec Monaco, le milieu a réussi la transition comme qui rigole et s’est imposé comme un indispensable d’Adi Hütter, à seulement 21 ans.
« Il a fait une très, très bonne saison. C’est un super jeune talent que je ne connaissais pas forcément avant qu’il vienne, nous confie son capitaine et binôme dans l’entrejeu Denis Zakaria. J’ai été très agréablement surpris ».
Au côté du patron suisse, le joueur transféré pour 15 M€ a commencé très fort, avant de connaître un petit creux à la fin de l’automne, lorsque Zakaria était absent sur blessure. Il est revenu plus fort au printemps, au point de résister notamment à la concurrence de la recrue hivernale Al-Musrati, pourtant bien plus expérimentée.
La constance, son axe de progression
Après sa performance majuscule en avril contre l’OM (3-0), où il aurait pu finir avec un but et deux ou trois passes décisives sans des arrêts de fou de Geronimo Rulli, son entraîneur avait expliqué : « Il a fait un très bon match. C’est un jeune joueur. Il est arrivé cet été de Metz, avec qui il avait été relégué, et ce n’est pas facile de venir dans un top club comme Monaco et d’être tout de suite bon, toute la saison. C’est normal d’avoir des hauts et des bas dans ses performances. »
La constance, c’est son axe de progression, lui qui s’était déjà montré un peu irrégulier lors de sa saison 2023-2024 en Lorraine, enjolivée par son but de 58 m contre… Monaco. « Il est arrivé en faisant des exploits extraordinaires pendant deux-trois matches, puis il a eu une petite rechute avant de revenir plus fort, nous raconte Laszlo Bölöni, qui l’a eu sous ses ordres chez les Grenats. Mais le talent, on ne le perd pas. Il avait déjà le goût offensif, par ses passes et par ses percussions, il cherchait la profondeur ».
Sa volonté d’aller vers l’avant a notamment été précieuse contre Montpellier, en octobre, lorsqu’il avait marqué le but de la victoire dans le temps additionnel (2-1).
Il excelle sur coups de pied arrêtés
Décisif, l’international sénégalais l’a surtout été sur les coups de pied arrêtés, un domaine dans lequel il excelle. Sur ses sept passes décisives, cinq sont venues des fameux CPA (3 sur corner, 2 sur coup franc), deuxième meilleur total de Ligue 1 derrière l’Auxerrois Gaëtan Perrin (6). Camara en avait d’ailleurs signé deux à l’Abbé-Deschamps, en début de saison (3-0), et son coéquipier Caio Henrique, pas maladroit dans l’exercice lui non plus, nous avait alors expliqué : « Je lui avais dit : ‘Aujourd’hui tu peux tirer, c’est mieux.’ Car leur défense était très haute donc, sur mes grands ballons, ils avaient le temps de se positionner. Alors qu’un ballon tendu comme celui de Lamine, c’était plus difficile. Donc je lui ai dit ‘vas-y’ et il l’a très bien fait. »
Fin janvier, alors qu’il avait signé trois passes décisives en trois matches, dont deux sur CPA, il reconnaissait : « Les gars me chambrent dans le vestiaire. Ils pensent que je me suis fixé des objectif,s mais non (sourire). Je travaille beaucoup les coups de pied arrêtés à l’entraînement. Le coach me fait confiance dans ce domaine. Donc, je suis content que les défenseurs puissent marquer derrière. C’est l’un de nos points forts, alors il faut l’exploiter. Si je suis le meilleur tireur de coups de pied arrêtés de l’équipe ? Non, je pense que Maghnes (Akliouche), Eliesse (Ben Seghir) et Golo’ (Alexandre Golovine) sont meilleurs que moi. »
Sur ce qu’on a vu cette saison, franchement, c’est de la fausse modestie.