Le paysage économique sénégalais a connu un net ralentissement en matière de création d’entreprises et d’associations au cours du deuxième trimestre 2025. Les chiffres divulgués par l’Ansd révèlent une contraction remarquable de l’activité, avec 19 686 nouvelles immatriculations enregistrées au NINEA. Ce chiffre représente une baisse sévère de 30,7% par rapport aux 28 401 immatriculations du trimestre précédent. La note de l’agence précise que, « comparé au deuxième trimestre de l’année 2024, une diminution de 12,2% a été notée », confirmant une tendance annuelle à la baisse.
Malgré ce recul général, la structure des nouvelles créations reste inchangée. Les entreprises individuelles restent prédominantes, représentant 68,8% du total. Viennent ensuite les Groupements d’Intérêt Économique (GIE) avec 7,8%, les Sociétés à Responsabilité Limitée (SARL) avec 3,0%, et les Sociétés Unipersonnelles à Responsabilité Limitée (SUARL) qui représentent 2,6% des enregistrements.
Le secteur du commerce conserve sa place de leader, concentrant à lui seul 26,6% des immatriculations de personnes morales et 68,6% de celles des entreprises individuelles. Hors commerce, les créations d’entreprises individuelles se répartissent « principalement, entre les services personnels et divers (8,7%), les services aux entreprises (6,1%), le transport et les télécommunications (3,8%), le secteur du BTP (3,3%), ainsi que l’agriculture, l’élevage et la pêche (2,8%) ». À l’inverse, « les industries alimentaires et textiles restent faiblement représentées avec 1,5% » des nouvelles immatriculations.
La concentration géographique des créations demeure également très forte. La région de Dakar demeure la plus dynamique, accaparant plus de la moitié des nouveaux enregistrements avec 54,9%. Elle est suivie par Thiès (12,2%), Diourbel (6,4%), Kaolack (5,2%) et Ziguinchor (4%). « En revanche, les parts les plus faibles sont observées dans les régions de Kaffrine et Sédhiou (1,3% chacune), Matam (1,2%) et Kédougou (0,9%) », souligne l’Ansd.
L’analyse du profil des entrepreneurs individuels montre que les hommes restent majoritaires, représentant 69,7% des nouvelles immatriculations contre 30,3% pour les femmes. Enfin, « selon la tranche d’âge, les entrepreneurs individuels âgés de 35 à 54 ans concentrent 42,3% des immatriculations », confirmant que l’entrepreneuriat est l’affaire des populations actives en milieu de carrière. « Les moins de 25 ans restent peu représentés, avec une part de 9,7% seulement ».