Le Sénégal intensifie ses efforts pour achever le déminage humanitaire de la Casamance, avec le soutien renouvelé de partenaires internationaux, notamment le Japon. Une cérémonie de réception de machines de déminage de dernière génération est prévue le jeudi 24 juillet 2025 à Mbao, en présence de l’Ambassadeur du Japon à Dakar, Takeshi Akamatsu et du Premier ministre Ousmane Sonko.
Ce regain d’intérêt pour le déminage fait suite à l’arrivée des nouvelles autorités politiques au Sénégal et à leur engagement à résoudre la problématique des mines antipersonnel. En effet, Ousmane Sonko a présidé une réunion interministérielle le 8 octobre 2024, axée sur le retour des populations déplacées de Casamance et sur les enjeux sécuritaires liés au déminage.
Dans ce sens, le Japon a accordé un financement de 460 millions de yens (environ 2 milliards de francs CFA) pour l’acquisition de matériel de déminage, dans le cadre du Programme de Développement Economique et Social (PDES). Ce financement intervient après le lancement de la Nouvelle Approche pour la Paix et la Stabilité en Afrique (NAPSA) lors de la 8ème Conférence internationale de Tokyo pour le Développement de l’Afrique (TICAD 8) en 2022. Les autorités japonaises ont l’intention de présenter cette coopération comme un modèle de partenariat Sud-Sud lors de la TICAD 9 qui se tiendra à Yokohama (Japon), du 18 au 22 août 2025.
Le matériel acquis permettra d’accélérer la dépollution des 1 281 000 m² de terres contaminées et d’enlever les mines, restes de guerre et autres engins explosifs. Une deuxième livraison d’équipements est prévue pour la construction d’infrastructures de base dans les localités déminées. Le Sénégal s’est engagé à détruire toutes les mines antipersonnel dans les zones minées sous sa juridiction, conformément à la Convention d’Ottawa sur l’interdiction des mines antipersonnel. Le pays s’est vu accorder un délai jusqu’en mars 2026 pour achever le déminage humanitaire de la Casamance.
Le Centre national d’Action antimines du Sénégal (CNAMS) est chargé de mener à bien cette opération, avec pour objectifs spécifiques la garantie de la sécurité, le retour des populations, la relance des programmes de l’État, la reprise des activités génératrices de revenus, la réinsertion socio-économique des victimes et le développement de la Casamance.