Face aux journalistes dans le Bureau ovale, Donald Trump a confirmé les informations du quotidien américain New York Times devant la presse : le président a bel et bien donné son feu vert à la CIA, mais sans indiquer pour quoi faire, rapporte notre correspondant à Washington, Vincent Souriau.
Mais lorsqu’un journaliste lui demande si Nicolás Maduro, le président du Venezuela, pourrait faire l’objet d’un assassinat ciblé, il refuse de répondre et entretient le suspense : « Je ne veux pas répondre à une question de ce genre, ce serait absurde pour moi d’y répondre, lance Donald Trump. Mais je pense que le Venezuela sait que ça commence à chauffer et je pense que c’est aussi le cas pour beaucoup d’autres pays. »
Sans le lier ouvertement à cette autorisation, Donald Trump est ensuite revenu à son obsession : les gangs vénézuéliens et ce qu’il décrit, sans preuves, comme l’afflux d’individus instables sur le territoire des États-Unis : « Ils ont vidé leurs prisons sur le territoire des États-Unis, ils sont arrivés par la frontière parce qu’on ouvrait la frontière à tout le monde. Ils ont autorisé des milliers et des milliers de prisonniers, des patients d’hôpitaux psychiatriques et d’asile de fous à venir se déverser aux États-Unis. Et on va les renvoyer. »
À ce jour, l’armée américaine a déployé au moins huit navires de combat dans les Caraïbes, ainsi qu’un sous-marin. Elle dispose également de près de 10 000 soldats dans la région.
Du côté du pays caribéen, la réponse ne s’est pas fait attendre, face à la montée de la pression. Le président vénézuélien Nicolas Maduro a alerté contre une possible guerre dans les Caraïbes, alors qu’il avait déjà demandé, la semaine dernière, une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies.
Le président vénézuélien a cherché mercredi à s’adresser directement à son homologue Donald Trump, lors d’une apparition publique, rapporte notre correspondante à Caracas, Alice Campaignolle. « Non aux coups d’État fomentés par la CIA », a-t-il dit avant de lancer en anglais : « Listen to me, not war, just peace » (soit « écoutez-moi, pas de guerre, seulement la paix »).
Les autorités à la tête du pays, et Nicolás Maduro le premier, sont actuellement des cibles potentielles pour l’administration Trump qui dit vouloir lutter contre le narcotrafic. Le président lui-même est accusé par Washington d’être à la tête d’un cartel, le Cartel de los soles, et une récompense de 50 millions de dollars a été mise sur sa tête.
Depuis l’arrivée des navires américains aux larges des côtes vénézuéliennes, Nicolás Maduro s’évertue d’appeler à la paix et au respect de la souveraineté nationale, mais organise également son armée et ses partisans pour se défendre en cas d’invasion. La tension continue de monter dans le pays où beaucoup espèrent effectivement voir Nicolás Maduro quitter le pouvoir.