Israël et le Hamas s’accusent mutuellement d’avoir brisé la trêve, rapporte notre correspondante à Jérusalem, Frédérique Misslin. Benyamin Nétanyahu avait annoncé une riposte « puissante » après une attaque dans le sud de la bande de Gaza. Israël a annoncé mercredi matin la mort d’un soldat la veille au combat. Le Hamas dément toute responsabilité dans cette attaque.
Mahmoud Bassal, un porte-parole de la Défense civile a dénoncé « une violation claire et flagrante de l’accord de cessez-le-feu », déplorant une situation « catastrophique et terrifiante » à Gaza. De son côté, le président Donald Trump a assuré que « rien » ne compromettrait l’accord de cessez-le-feu qu’il a négocié entre Israël et le Hamas.
L’armée israélienne a annoncé dans la matinée un retour au cessez-le-feu dans la bande de Gaza. « Après une série de frappes au cours desquelles des dizaines de cibles terroristes et de terroristes ont été frappés », l’armée « a repris l’application du cessez-le-feu suite à sa violation par le Hamas », a annoncé un communiqué. L’armée a ajouté avoir visé « dans le cadre de ces frappes » 30 chefs de mouvements armés opérant dans le territoire palestinien.
Au moins une soixantaine de morts
Les actions militaires israéliennes ont causé la mort d’une soixantaine de personnes la nuit dernière, rapporte notre correspondant dans la bande de Gaza, Rami El Meghari. Un tiers était des enfants a annoncé le ministère de la Santé du territoire. Des douzaines de personnes ont aussi été blessées.
À 6h00 TU, des frappes sporadiques se poursuivaient, selon des témoins. Les frappes ont touché la ville de Gaza à l’est et à l’ouest, mais aussi le nord de l’enclave à Beit Lahya. Elles ont aussi touché les camps de réfugiés du centre de la bande de Gaza. À Nusseirat, par exemple, huit membres d’une même famille sont morts dans un bombardement. Ils vivaient dans le camp de réfugiés.
Ces frappes ont été entendues à peu près partout dans la bande de Gaza. Elles inquiètent très sérieusement les Gazaouis qui ont vraiment peur, ajoute notre correspondant. Ils pensent cela pourrait mettre fin au cessez-le-feu et craignent le retour de la guerre, encore une fois.
Un cessez-le-feu fragile
Ce nouvel épisode de violences est le second après les frappes du 19 octobre menées, selon Israël, après une attaque contre ses soldats. Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, a démenti avoir attaqué les troupes israéliennes et réaffirmé « son engagement envers l’accord de cessez-le-feu ».
Par ailleurs, contrairement à ce qui est prévu dans l’accord, le mouvement islamiste n’a pas encore rendu la totalité des dépouilles des otages décédés. Il en reste 13 dans l’enclave. La branche armée du Hamas a averti que « toute escalade entraverait la récupération des corps ».
La presse israélienne rapporte que l’armée envisage de s’étendre à nouveau au-delà de la ligne jaune sur des zones dont elle s’est retirée. Les prochaines heures seront décisives pour le territoire déjà ravagé par deux ans de guerre.
