Lors de son intervention au Parlement de la CEDEAO, le député sénégalais, Guy Marius Sagna, a livré un discours percutant sur les véritables sources de la désinformation qui gangrène l’espace public en Afrique. Pour Guy Marius Sagna, les gouvernements africains sont les premiers responsables de la désinformation : « Si les différents gouvernements donnaient l’information de manière transparente, au lieu d’entretenir l’opacité et de cultiver le manque de transparence, il n’y aurait pas autant de désinformation. »
Selon lui, la mauvaise gouvernance, l’opacité et la rétention d’informations officielles créent un vide exploité par des acteurs malintentionnés, qui en profitent pour diffuser de fausses nouvelles.
Le parlementaire rappelle que la désinformation n’a pas commencé avec l’intelligence artificielle : « Ce sont des individus qui créent de faux comptes pour influencer l’opinion. »
Il estime que cette manipulation est accentuée par les élites économiques et politiques qui, disposant de moyens financiers, financent ou orchestrent des campagnes de propagande.
Sur les mesures à prendre, Guy Marius Sagna s’oppose fermement à l’incarcération des journalistes ou acteurs médiatiques accusés de désinformation : « L’emprisonnement n’est pas la solution, car il ne fait que surpeupler nos prisons. Lorsqu’un organe de presse ou un journaliste diffame, il faut plutôt le sanctionner financièrement. C’est là qu’il faut frapper : à travers l’argent. »
Il appelle ainsi à des sanctions économiques plus dissuasives, au lieu d’une répression judiciaire qui, selon lui, menace la liberté de la presse et aggrave la crise carcérale.
Enfin, le député souligne que la meilleure arme contre la désinformation reste la transparence des gouvernements et le renforcement de la crédibilité des organes de presse : « Si les populations reçoivent la bonne information, elles seront les premières à défendre la vérité face aux fausses nouvelles. »