Mokwa, dans l’État du Niger, dans le centre-ouest du Nigeria, a été le théâtre de violentes inondations, le 29 mai 2025. Si le dernier bilan officiel est de près de 150 victimes, il pourrait être bien plus élevé, selon un membre du gouvernement local : « Les gens sont encore en train de creuser ! Et toutes les deux-trois heures, on trouve de nouveaux corps… »
Paysage de désolation à Mokwa, dans l’État du Niger, dans le centre-ouest du Nigeria, entre Abuja et Lagos, après les inondations spectaculaires survenues le 29 mai 2025. Les habitants cherchent dans les décombres et dans la boue leurs proches disparus.
Dauda Liman, membre du gouvernement local de Mokwa, souligne, au micro d’Amélie Tulet : « Honnêtement, nous avons perdu plus de 300 personnes. Les corps retrouvés, il y en a un peu plus de 160. Mais les gens emportés par les eaux, on ne peut dire combien il y en a. Au moins 200 ! Personne ne peut dire exactement combien de gens sont morts. Nous avons besoin de l’intervention des autorités. Les gens doivent venir : les ONG, les autorités locales, le gouvernement fédéral, doivent nous venir en aide. »
Les pires inondations à Mokwa, de mémoire d’homme
Il poursuit : « Les gens ont été si surpris ! Imaginez : c’était le matin, les femmes étaient juste sorties faire le feu pour préparer le petit déjeuner des enfants avant qu’ils aillent à l’école. Elles ont entendu un bruit, sans savoir que c’était l’eau qui arrivait. Le temps qu’elles réveillent les enfants, les maris, c’était trop tard ! C’est terrible ! Les gens sont encore en train de creuser ! Et toutes les deux-trois heures, on trouve de nouveaux corps. C’est si terrible… »
Les inondations qui ont frappé Mokwa sont les pires de mémoire d’homme, avec un bilan qui dépasse 150 morts et continue d’augmenter, et des centaines de personnes dont on craint la disparition.
Le changement climatique amplifie les phénomènes météorologiques extrêmes au Nigeria, mais cette tragédie révèle aussi des défaillances humaines. Car, en temps normal, les eaux de crue s’évacuent par quelques buses aménagées dans les monticules pour rejoindre un canal étroit. Mais le 29 mai, des débris encombraient les buses, bloquant l’évacuation et gonflant la retenue d’eau jusqu’à faire craquer les murs d’argile. La déferlante a alors emporté le quartier, la rayant de la carte en quelques heures jeudi matin.