À l’occasion de la Journée mondiale du lait célébrée ce 1er juin, les acteurs de la filière lait local dans la région de Kolda (sud) ont exprimé leur vive inquiétude face à ce qu’ils appellent une « désertion » des bailleurs et des partenaires techniques et financiers.
Selon le président de l’union des transformateurs de lait de la région, M. Seydou Baldé, la situation est devenue critique : « Depuis presque trois ans, rares sont les ONG qui accompagnent les éleveurs. » Cette absence d’appui a des conséquences directes sur la production, notamment en saison sèche où le lait devient une denrée rare. « Actuellement, il y a un manque criard de lait. Les unités de transformation peinent même à collecter 50 litres par jour », a-t-il déploré.
En revanche, M. Baldé note une reprise de la production durant l’hivernage. « La production redevient abondante pendant la saison des pluies. Cela montre que le potentiel est bien là, mais malheureusement peu exploité », a-t-il souligné.
Face à cette situation, il a lancé un plaidoyer en direction de l’État et des partenaires au développement pour une relance de la filière. Il appelle notamment à la mise en place de mécanismes de soutien à l’amélioration de l’alimentation du bétail en saison sèche pour combler le gap.
Autre point de préoccupation : la concurrence des produits importés, en particulier le lait en poudre transformé localement. « Ces unités qui transforment du lait en poudre représentent une menace sérieuse pour la survie de notre filière locale », a averti M. Baldé.
Les acteurs appellent ainsi à une politique plus volontariste pour protéger le lait local, valoriser les productions pastorales et garantir une autonomie laitière durable dans la région.