Le district sanitaire de Koungheul, dans la région de Kaffrine, a enregistré en 2024 un total de 1 706 cas de paludisme, dont 83 graves, sur une population estimée à 271 000 habitants. Le médecin-chef, Dr El Hadji Malick Niang, fait état d’une incidence de 7 pour 1000. À ce stade, alors que les mois de pic (septembre à novembre) ne sont pas encore atteints, six cas graves sont déjà recensés au centre de santé, informe Aps.
Pour inverser la tendance, une campagne de distribution de moustiquaires imprégnées a été lancée, dans l’espoir de réduire significativement la propagation liée aux rivières, cours d’eau et à la faible utilisation de ces moustiquaires. Le district est également confronté à un autre problème les accouchements à domicile, estimés à 6 % en 2024, principalement à cause de l’état dégradé des routes. Certains villages sont situés à 76 kilomètres, voire à plus de 100 kilomètres du centre de santé.
Avec environ 1 000 grossesses attendues par an, le médecin plaide « pour de nouveaux postes de santé et l’ouverture du bloc opératoire afin de réaliser des césariennes. » La situation nutritionnelle reste préoccupante « entre janvier et juin 2025, 134 cas de malnutrition aiguë sévère et 418 cas de malnutrition aiguë modérée ont été signalés. » Les acteurs communautaires, appuyés par le Conseil national de développement de la nutrition, assurent un suivi mensuel des enfants.
Les maladies diarrhéiques touchent également le département, avec 1 500 cas recensés sur les six premiers mois de l’année chez les enfants de moins de cinq ans. Quant à la bilharziose, sa prévalence atteint 27,42 % dans le district, dépassant 60 %dans deux postes de santé sur onze. Selon les normes de l’OMS, une telle situation impose deux passages de traitement médicamenteux par an.
« Par rapport au paludisme dans la région de Kaffrine, c’est souvent le département de Koungheul qui tire la région vers le rouge », a constaté Dr Niang, qui appelle à renforcer les équipements, notamment en néonatologie, et à améliorer l’accès à l’eau potable pour freiner les maladies parasitaires.