La justice américaine ouvre la voie à la libération conditionnelle des frères Menendez

Les deux frères, qui avaient sauvagement assassiné leurs parents en 1985, pourraient voir leur peine de prison à perpétuité commuée en une peine de 50 ans de prison. Ils en ont déjà purgé 35 derrière les barreaux.
 
 
Un juge californien a ouvert mardi 13 mai la voie à la libération conditionnelle des frères Menendez, célèbres aux États-Unis pour le meurtre de leurs richissimes parents en 1989. Le magistrat a réduit la peine des deux hommes, qui avaient été condamnés à la perpétuité incompressible et ont passé 35 ans derrière les barreaux. Cela les rend éligible à une libération conditionnelle, sur laquelle devra statuer ultérieurement une commission dédiée.
 
La décision est intervenue après une audience remplie d’émotions, où la famille d’Erik et Lyle Menendez a soutenu leur demande de libération. «Nous pensons que 35 ans, c’est suffisant», a expliqué une cousine des deux hommes, Anamaria Baralt, devant le tribunal. «Notre famille leur a entièrement pardonné. Ils méritent une seconde chance dans la vie.»
 
 
Le cas des deux frères est revenu dans la lumière grâce à une série et un documentaire de Netflix l’an dernier. À l’époque du meurtre de leurs parents, le parquet avait accusé les deux jeunes hommes, âgés de 18 et 21 ans au moment des faits, d’avoir assassiné leurs parents à coups de fusil pour hériter de leur fortune de 14 millions de dollars.
 
«Des êtres humains remarquables»
 
Leurs avocats avaient quant à eux présenté ces meurtres comme une tentative désespérée d’autodéfense, en affirmant que les deux frères avaient été violés pendant des années par leur père, et que leur mère était au courant. Dans un monde où le mouvement #MeToo a changé la perception des victimes de violences sexuelles, un mouvement populaire pour réclamer leur libération a émergé, soutenu par des stars comme Kim Kardashian.
 
Pendant plus de trois décennies en prison, ils sont devenus des détenus modèles et «ont fait tout leur possible pour se réhabiliter», a insisté Tamara Goodell, une autre cousine. Ce sont «des êtres humains remarquables», a ajouté Diane Hernandez, la nièce de leur mère. En cas de libération, il n’y a selon elle «absolument aucune chance qu’ils enfreignent la loi. Leur seul désir est de faire le bien.»
 
Après plusieurs mois de feuilleton judiciaire et de multiples reports d’audience, le nouveau procureur de Los Angeles, Nathan Hochman, s’opposait à leur sortie de prison. Il estime que les frères Menendez n’ont pas reconnu tous les mensonges proférés pendant l’enquête. Ces derniers avaient d’abord accusé la mafia du meurtre de leurs parents, avant de changer leur version plusieurs fois. Les enquêteurs avaient finalement mis la main sur l’enregistrement d’une séance de psychothérapie, où Erik avouait le meurtre.

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