«La phase zéro de sa campagne de préparation à une guerre future» : pourquoi des soldats russes masqués à la frontière estonienne inquiètent fortement

Plusieurs soldats russes portant des masques ont été aperçus par des gardes-frontières estoniens, ces derniers jours. La dernière fois que pareils déguisements avaient été portés par les forces russes, le pays avait procédé peu après à la tentative d’annexion de la Crimée, en 2014.

Une source d’inquiétude majeure. L’Estonie s’alarme de la présence de «petits hommes verts» masqués, nom donné aux soldats russes en uniformes banalisés. A en croire l’histoire récente, leur présence s’augurerait rien de bon pour Tallinn.

Après avoir eu vent de la présence de ces forces russes aux frontières que le pays partage avec la Russie, le gouvernement estonien a décidé de fermer partiellement le tronçon de route qui longe cette démarcation géographique. Ainsi, le chef de la préfecture du Sud de la police et des gardes-frontières estoniens, Meelis Saarepuu, a expliqué ce samedi 10 octobre qu’une parcelle de route d’environ un kilomètre entre Värska et Saatse était temporairement inaccessible.

Les russes «opèrent de manière plus affirmée et visible qu’auparavant»

Pas moins de sept soldats russes armés et masqués y ont effectivement été observés la veille, vendredi 9 octobre. Leurs uniformes étaient différents de ceux qui occupent habituellement les fonctions de garde-frontières, même si la Russie a affirmé qu’ils effectuaient une opération de routine.

Ce dimanche 12 octobre, le ministre estonien des Affaires étrangères, Margus Tsakhna, a affirmé que les soldats russes «opéraient de manière plus affirmée et visible qu’auparavant», même s’il continuait de nier que la situation à la frontière entre les deux nations se tendait.

Le groupe de réflexion américain Institute for the Study of War (ISW) est quant à lui plus inquiet au sujet de la situation dans l’est de l’Europe. Selon ce think tank, «la Russie est entrée dans la phase zéro de sa campagne de préparation à une éventuelle guerre future avec l’OTAN». Il explique même que «c’est à ce stade que les conditions informationnelles et psychologiques sont créées», n’excluant pas la possibilité d’une offensive imminente décidée par Moscou.

La fine fleur de l’armée russe

Si l’observation des «petits hommes verts» est aussi préoccupante pour le ISW, c’est notamment parce que leur dernière présence recensée a précédé de quelques jours l’offensive russe en Crimée (Ukraine), en 2014. L’expression «petits hommes verts» vient d’ailleurs de cette année, où des agents militaires verts sans éléments d’identification, munis d’armes et d’équipements militaires modernes étaient apparus pendant les premiers stades de la guerre russo-ukrainienne.

Appelés «gens polis» par la presse russe, ils regroupent des forces militaires russes formant un mélange d’agents des forces d’opérations spéciales, d’unités du Spetsnaz du GRU mais aussi des parachutistes de la 45e brigade Spetsnaz de la Garde du VDV.

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