Concrètement, à partir du 1er novembre, les camions vont être taxés à 25 % et les autocars à 10 %. Mais pour la majorité des camions, il existe une petite subtilité : seules leurs pièces détachées qui ne sont pas fabriquées aux États-Unis seront taxées.
Et cela n’a rien d’anecdotique, notamment pour le Mexique, qui produit presque 80 % des poids lourds qui roulent aux États-Unis.
Avec ce mécanisme d’exemption partielle, Donald Trump compte bien inciter les constructeurs mexicains et canadiens à acheter leurs pièces détachées à des fabricants américains, et ainsi, à repenser leurs chaines d’approvisionnement.
Cette nouvelle mesure pourrait aussi créer quelques tensions diplomatiques : Ottawa et Mexico pourraient y voir une forme de protectionnisme déguisé. Les Américains ont donc déjà fait savoir qu’il s’agissait, selon eux, d’une question de « sécurité nationale » pour mieux contrôler le matériel roulant, plus difficilement attaquable.
Cette nouvelle barrière douanière vient s’ajouter à de nombreuses autres, même si 80 % des produits exportés par le Mexique et le Canada vers les États-Unis sont exemptés de taxes.
Réduire le déficit commercial
Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump a mis en place une surtaxe plancher d’au moins 10 % sur la plupart des marchandises importées, ainsi que des droits de douane spécifiques sur des secteurs jugés stratégiques (acier, aluminium, automobile, cuivre, bois de construction).
L’idée du gouvernement est de favoriser l’industrie nationale, de réduire le déficit commercial colossal du pays et de générer de nouvelles recettes publiques. Washington veut également négocier avec les principaux producteurs des accès privilégiés pour les produits américains, en échange d’une ristourne douanière.
Le lobby des transporteurs routiers (American Trucking Associations), qui regroupe plus de 37 000 entreprises, avait demandé au gouvernement de renoncer à ces droits de douane. Les nouvelles taxes ne s’appliqueront cependant pas entièrement sur les camions en provenance du Canada et du Mexique, dès lors que leur production répond aux critères prévus dans le cadre du traité de libre-échange entre les trois pays (Aceum).
