Le taux de vaccination des enfants stagne après le recul provoqué par la pandémie de Covid-19, laissant 14,3 millions de nourrissons sans aucune dose de vaccin, vulnérables aux maladies évitables, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Unicef. Deux obstacles majeurs compromettent les progrès des dernières décennies : la désinformation croissante sur la sécurité des vaccins et la réduction drastique de l’aide internationale.
« Ces coupes budgétaires, combinées à la désinformation, risquent de réduire à néant des décennies d’avancées », avertit le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. En 2024, 85 % des enfants ont reçu les trois doses du vaccin DTC (diphtérie, tétanos, coqueluche), une légère amélioration par rapport à 2023. « Mais ces progrès restent insuffisants. L’objectif de 90 % de couverture vaccinale d’ici 2030 semble hors de portée dans les conditions actuelles », ajoute-t-il.
L’OMS souligne que « 14,3 millions d’enfants ne sont toujours pas vaccinés, particulièrement dans les zones de crise. Un quart des nourrissons vivent dans 26 pays touchés par des conflits ou une forte instabilité, représentant la moitié des enfants non vaccinés dans le monde ». Entre 2019 et 2024, le nombre d’enfants non vaccinés dans ces pays est passé de 3,6 à 5,4 millions. L’Unicef rapporte que « les coupes dans l’aide internationale, notamment américaine, ont limité la réponse aux épidémies dans près de 50 pays ». Conséquence : 60 pays ont connu des épidémies graves de rougeole en 2024, contre 33 en 2022. Par ailleurs, la défiance vaccinale, alimentée par des campagnes de désinformation, fragilise l’immunité collective.