Dans l’ombre d’Ousmane Dembélé, le virevoltant latéral marocain du Paris SG Achraf Hakimi n’en est pas moins un candidat crédible au Ballon d’or, comme il le prouve encore au Mondial des clubs.
En demandant à échanger son maillot avec Léo Messi, l’octuple vainqueur de la récompense suprême, dimanche dernier à l’issue du match contre l’Inter Miami (4-0), Achraf Hakimi a-t-il mis un ingrédient de plus de son côté ?
Peu nombreux sont les défenseurs à avoir gagné le Ballon d’or, qui sera décerné cette année le 22 septembre. Et aucun latéral en particulier. C’est dire si le Marocain n’était pas attendu dans les discussions de fin de saison.
Mais Hakimi ne cesse d’impressionner, avec l’avantage d’être plus régulier que son coéquipier Ousmane Dembélé, l’un des favoris pour soulever le trophée depuis sa métamorphose en buteur à partir de janvier.
Hakimi, lui, a été excellent du début à la fin de la saison. A 26 ans, il a la panoplie complète du parfait latéral: vitesse de pointe, capacité à répéter les courses vers l’avant et l’arrière, adresse dans les passes et les centres.
Sa condition physique est exceptionnelle. « C’est quelque chose que Dieu m’a donné, cette puissance en cardio, pour des efforts prolongés. J’ai un préparateur et un nutritionniste personnels, l’entraîneur aussi a bien géré mon temps de jeu pour que j’arrive toujours en forme », expliquait-il début mai.
Mais Hakimi se distingue tout particulièrement par sa manière de repiquer vers le centre du terrain afin de mieux combiner avec son ailier ou faire basculer le jeu de l’autre côté. C’est tout le mérite du Marocain d’avoir sublimé les consignes de son entraîneur Luis Enrique, et d’avoir ainsi redéfini le poste de latéral. « Luis Enrique m’apporte un niveau de jeu que je n’imaginais pas auparavant, je peux être un joueur complet, c’est ce qu’il m’a aidé à devenir », a relaté Hakimi.
D’un naturel plutôt distant et froid avec les journalistes, le brun musculeux, un des meilleurs amis de Kylian Mbappé, a pourtant confié: « Je suis très content de ma saison, l’une de mes meilleures, j’ai grandi en termes footballistiques et personnels, j’ai plus confiance en moi, je me sens plus mûr, avec l’expérience acquise je me sens mieux. »
– Il devra défendre –
L’entraîneur lui-même a dit n’avoir « jamais vu un meilleur latéral droit que lui, avec un énorme potentiel » et encore de la marge. Quand il doit s’exprimer sur le Ballon d’or, Luis Enrique cite d’abord Dembélé, mais aussi dans la foulée Achraf Hakimi, avant tous les autres.
Les statistiques traduisent son influence, avec 11 buts et 14 passes décisives en 52 matches. Lui qui a pourtant joué les Jeux olympiques de Paris finit aussi très bien la saison: au Mondial des clubs, il a déjà marqué deux buts qui racontent très bien son rôle ultra offensif, son flair et son sang-froid.
Ainsi contre Seattle, il est le destinataire naturel d’un centre de Bradley Barcola, contrôle le ballon sans se précipiter avant de conclure par un tir décroisé proche du poteau. Il est alors élu homme du match. Contre l’Inter Miami, placé dans les six mètres, il bénéficie à nouveau d’une offrande de Barcola avant de conclure en deux temps.
Contre le Bayern Munich, il devrait aussi avoir à défendre, l’un des secteurs dans lesquels il peut encore progresser. Il devra notamment surveiller Kingsley Coman.
Achraf Hakimi a gagné en fin de saison le Prix Marc-Vivien-Foé, qui désigne le meilleur joueur africain de la Ligue 1 par le vote d’un jury de 100 personnes choisies par RFI et France 24.
Vice-capitaine du PSG, il est jalousement couvé par le club, qui en novembre dernier l’a prolongé jusqu’en 2029.
Depuis le 3 mars 2023, il est mis en examen pour viol à la suite d’une plainte d’une femme qui l’accuse de l’avoir violée le samedi précédent chez lui à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). L’instruction est toujours en cours, selon une source proche du dossier.