Trente familles déplacées de retour dans leurs villages d’origine dans le département de Kolda, en Casamance, ont reçu ce mercredi 14 mai un appui important de l’État sénégalais, à travers le Programme d’Urgence de Modernisation des Axes et Territoires Frontaliers (PUMA). L’enveloppe, estimée à 45 millions de francs CFA, a été investie sous forme de kits de construction destinés à faciliter leur réinstallation et à soutenir leur réinsertion sociale.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Diomaye pour la Casamance, qui place au cœur de ses priorités l’accompagnement des populations déplacées vers un retour durable et sécurisé dans leurs localités d’origine.
La cérémonie de remise symbolique des matériaux s’est tenue dans la commune de Tankanto Escale, en présence des autorités administratives, locales et des populations venues marquer leur solidarité. Pour les bénéficiaires, cet événement marque un tournant. « Cet appui arrive à son heure, elle vient nous rendre notre dignité après de longues années de souffrances », a déclaré Seydou Diao, porte-parole des familles bénéficiaires, avec émotion.
Le maire de Tankanto Escale, Boune Oumar Dia, a salué cette action du PUMA, qu’il a qualifiée de « geste concret et porteur d’espoir ». Il en a profité pour plaider en faveur du désenclavement de la zone et de son électrification, soulignant la position stratégique de sa commune, située à la frontière avec la Guinée-Bissau. Il a également mis l’accent sur la nécessité d’investissements pour dynamiser l’économie rurale, insistant sur les ressources agricoles et humaines qui, bien exploitées, pourraient fortement contribuer à l’atteinte de la souveraineté alimentaire nationale.
Dans le même élan, Ismaila Diedhiou, directeur technique de l’Agence nationale pour la relance des activités économiques et sociales en Casamance (ANRAC), a exhorté à « soutenir cette dynamique de retour des populations déplacées », y voyant un levier essentiel pour la stabilité et la sécurité durables dans la région.
Par ailleurs, le PUMA prévoit d’autres actions à fort impact dans la zone, notamment la construction d’un poste de santé à Bani Diega et l’agrandissement de l’école de Sare Diamboulou, qui bénéficiera également d’une clôture pour améliorer les conditions d’apprentissage des enfants.
Ce geste fort de l’État, au-delà de son aspect matériel, vient redonner espoir et dignité à des familles éprouvées par des années d’exil. Il témoigne d’une volonté affirmée de tourner la page du conflit en Casamance par des actions concrètes en faveur du développement et de la paix.