La situation économique extérieure du Sénégal devrait connaître une nette amélioration en 2025, selon les prévisions de la Direction de la Prévision et des Études Économiques (DPEE). Le déficit du compte courant devrait se réduire de manière significative, tandis que la balance des paiements devrait enregistrer un excédent inédit.
D’après le rapport, le déficit du compte courant passerait de 2 477,7 milliards FCFA en 2024 (soit 12,5 % du PIB) à 1 403,4 milliards FCFA en 2025, représentant 6,5 % du PIB. Cette forte atténuation traduit une amélioration des échanges entre le Sénégal et le reste du monde, soutenue par une dynamique favorable du commerce extérieur et des transferts courants.
En revanche, le compte de capital devrait légèrement se détériorer, avec un repli de 8,7 milliards FCFA, pour s’établir à 169,0 milliards FCFA en 2025. Ce recul modeste n’entame toutefois pas la tendance globale à l’amélioration.
Autre fait marquant, les engagements nets du compte financier devraient également baisser de façon notable, passant de 2 362,9 milliards FCFA en 2024 à 1 561,8 milliards FCFA en 2025. Ce repli reflète une réduction du besoin de financement extérieur, dans un contexte de consolidation économique.
Conséquence directe de cette évolution : le solde global de la balance des paiements afficherait un excédent de 327,1 milliards FCFA en 2025, contre seulement 77,2 milliards FCFA en 2024, soit une multiplication par plus de quatre.
Sur le plan monétaire, les projections de la DPEE indiquent une situation relativement stable. En 2025, les avoirs extérieurs nets progresseraient de 327,2 milliards FCFA, reflétant l’amélioration des entrées nettes de devises.
Dans le même temps, les créances intérieures augmenteraient de 1,7 %, soit +176,8 milliards FCFA. Cette évolution résulte de la hausse des créances à l’économie (+6,8 %), en contraste avec une baisse des créances nettes sur l’administration centrale (-7,7 %), signe d’un moindre recours au financement bancaire de l’État.
En parallèle, la masse monétaire poursuivrait sa progression, avec une hausse attendue de 4,9 %, soutenue par la vigueur relative de la demande intérieure et l’expansion modérée des crédits à l’économie.
Dans l’ensemble, ces prévisions traduisent un redressement significatif de la position extérieure du Sénégal, marqué par une réduction du déficit courant, une modération du recours aux financements extérieurs, et un renforcement des réserves de change.
Cette tendance, si elle se confirme, conforterait la stabilité macroéconomique du pays, tout en offrant une marge de manœuvre plus importante pour les politiques publiques en 2025.