Les Ukrainiens attendent Keith Kellogg avec impatience. Cela fait des jours qu’ils essuient une pluie de drones, les plus importantes attaques, en fait, depuis le début du conflit à grande échelle. Et Kiev a donc grand besoin de défenses antiaériennes. Or Donald Trump hésitait à leur en fournir, mais le président américain Donald Trump a finalement déclaré dimanche soir que les États-Unis allaient envoyer des systèmes de défense antiaérienne Patriot à l’Ukraine pour l’aider à répondre aux frappes russes, au moment où ses relations avec le président russe Vladimir Poutine montrent une dégradation.
Dans le même temps, les Allemands ont également avancé qu’ils étaient prêts à leur transférer des systèmes antimissiles américains Patriot, si Washington donnait son feu vert. Mais la négociation politique, elle, est au point mort.
Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, s’est récemment entretenu avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, et a exprimé sa « frustration ». Une partie du camp républicain veut donc augmenter les sanctions : le sénateur Lindsey Graham a déposé une proposition de loi, qui prévoit d’imposer des droits de douane de 500% à tout pays qui achète du pétrole à la Russie.
Quel nouveau soutien américain espérer pour l’Ukraine ?
La visite de Keith Kellogg, longue d’une semaine, devrait permettre des rencontres avec des figures politiques et militaires de l’Ukraine, détaille Emmanuelle Chaze, la correspondante de RFI en Ukraine, et apporter des précisions sur les livraisons d’armes à venir. Elle pourrait également permettre aux Ukrainiens de mieux cerner l’agenda américain à l’égard de Kiev, mais cet agenda peut d’un jour à l’autre changer, en fonction des déclarations de la Maison Blanche.
Dans ce contexte, difficile pour les Ukrainiens de ne pas s’inquiéter par rapport au soutien américain, mais selon un récent sondage du centre de recherche Rating Group, plus de la moitié d’entre eux pense qu’un soutien américain partiel continuera, mais un quart de la population s’attend à ce qu’il soit minimal.
Ces doutes n’ont fait qu’augmenter depuis février et la rencontre houleuse entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky à Washington, même si entre temps le ton entre les deux pays s’est adouci : un accord sur l’exploitation des terres rares ukrainiennes a été trouvé, et Donald Trump promet un discours majeur sur la Russie.Quoi qu’il dise, les Ukrainiens, eux, espèrent que le soutien américain se traduira concrètement en équipement notamment pour sécuriser le ciel ukrainien,
Pour l’analyste en géopolitique Martin Quencez, directeur du think tank German Marshall Fund à Paris, « le vrai changement, ce serait d’avoir un processus qui serait lancé par Donald Trump et le Parti républicain pour voter de nouveaux fonds au Congrès ».