Violences politiques de 2021-2024 : la Section de recherches à l’écoute de cinq familles de disparus

La Section de recherches (SR) de la gendarmerie nationale poursuit ses investigations sur les victimes des violences politiques qui ont secoué le Sénégal entre 2021 et 2024. Ce lundi marque une nouvelle étape cruciale, cinq familles de disparus ou de personnes décédées, seront auditionnées par rapport au décès de leurs proches.
 
​Après une première vague d’auditions des parties civiles, la semaine dernière, les familles se présentent face aux enquêteurs. Elles incarnent la quête tenace de vérité que les investigations s’engagent à éclaircir.

Parmi les familles entendues, plusieurs récits poignants émergent, illustrant la diversité et la brutalité des drames humains. ​Bassirou Sarr, le tailleur au ‘’cœur généreux’’, âgé d’une trentaine d’années, est décédé après un dernier geste de largesse envers sa mère, Mbada Diouf. C’est son père, Issa Sarr, qui est convoqué ce lundi pour livrer son témoignage. Sa mère avait auparavant confié, selon la Maison des Jeunes Reporters : « Le jour de son décès, il m’avait offert de l’argent. Il était d’un soutien indéfectible. Perdre son enfant dans de telles circonstances est une douleur incommensurable ».
 
​Mor Nguère Ndiaye, fauché par une balle réelle. Ce jeune footballeur de 22 ans a été mortellement atteint par une balle de 9 mm le 1er juin, aux alentours de 18h25. Alors qu’il tentait d’éviter les manifestations de son quartier pour rejoindre son terrain de football, il se retrouve au cœur d’une course-poursuite entre policiers et manifestants. Touché à la mâchoire, il succombe à l’hôpital quelques heures plus tard. Son père, Assane Ndiaye, également convoqué, a confirmé : « Le médecin a confirmé que Mor a été touché par une balle réelle de 9 mm ».
 
​Cheikhouna Ndiaye, le mystère du coup de couteau est vendeur de carreaux orphelin de 22 ans. Il a été poignardé alors qu’il rentrait du travail, lors des manifestations aux Parcelles Assainies, le 4 mars 2021. Sa sœur aînée, Aminata Ndiaye, est appelée à s’exprimer sur les circonstances de ce décès. La thèse d’une simple agression, un temps avancée, reste controversée, notamment parce que ses effets personnels (téléphone, argent, sacoche) ont été retrouvés intacts. Aminata réclame que toute la lumière soit faite sur cette mort suspecte.
 
​Deux autres familles sont également passées devant les enquêteurs, ce lundi, toutes unies dans la même quête de justice. ​Celle d’Idrissa Ouédrago (ou Ibrahima Drago), tué par balle le 2 juin à Pikine, représentée par sa mère Astou Ndiaye. ​Et celle d’Abdoulaye Faye, représentée par sa mère Adji Ndella Faye. Toutes confrontent aujourd’hui, la Section de recherches à la froide réalité de leurs pertes et à l’urgence de faire éclater la vérité sur les circonstances qui ont mené à ces tragédies, L’Observateur.

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