Les organisations Vision Citoyenne, le FRAPP et l’ONA2J tirent la sonnette d’alarme. Dans un communiqué conjoint, elles dénoncent « avec amertume et désolation » le non-respect flagrant des textes réglementaires encadrant les frais d’inscription dans les établissements publics d’enseignement et de formation professionnelle à Ziguinchor.
Ces organisations rappellent que l’arrêté interministériel n°007430 du 27 mars 2024 et la circulaire ministérielle n°00002256 du 26 avril 2025 renforcés localement par la circulaire n°2343-IA/ZG de l’Inspecteur d’Académie de Ziguinchor en date du 25 septembre 2025 stipulent clairement la gratuité des inscriptions au préscolaire et au primaire, ainsi que la limitation des frais entre 3.000 et 5.000 FCFA au collège et au lycée.
Cependant, la réalité sur le terrain est tout autre. Vision Citoyenne, FRAPP et ONA2J pointent du doigt plusieurs établissements de la région qui s’affranchissent de ces règles.
Au Collège Tété Diadhiou comme au Collège Malick Fall, les frais d’inscription atteindraient 22.000 FCFA, soit plus de quatre fois le plafond réglementaire. Au Collège de Boucotte Sud, les élèves doivent s’acquitter de 8.000 FCFA, dont 3.000 FCFA reviennent à l’Association des Parents d’Élèves (APE). À cela s’ajoutent des frais supplémentaires non encadrés pour les tenues de sport, fixés directement par les enseignants d’éducation physique, et 2.000 FCFA pour des cours d’informatique qui ne seraient, selon les organisations, jamais dispensés.
Face à ce qu’elles considèrent comme une « injustice sociale » faite aux parents, déjà confrontés à la cherté de la vie, les trois structures appellent à une mobilisation générale.
Elles incitent les parents d’élèves à : refuser catégoriquement de payer tout frais d’inscription au préscolaire et au primaire ; ne pas verser plus de 5.000 FCFA pour les inscriptions au collège ou au lycée ; exiger un reçu après tout paiement dans un établissement public ; réclamer le remboursement de tout montant payé en violation des plafonds légaux.
Dans leur communiqué, les organisations soulignent que seul l’État du Sénégal à travers le Ministère de l’Éducation nationale et ses démembrements
est habilité à fixer et faire respecter la politique éducative nationale. Toute dérive constitue une entorse au devoir républicain et un affront à l’égalité des chances.
Vision Citoyenne, FRAPP et ONA2J appellent donc à une vigilance collective et à une action concertée pour garantir le respect des textes, la gratuité effective de l’école publique et la préservation de la dignité des familles.
Ansoumana Dasylva/GMS