23 ans après le drame du Joola : l’ANFVR appelle à la mémoire, à la justice et au changement

Vingt-trois ans se sont écoulés depuis le naufrage du Joola, l’un des plus lourds drames maritimes de l’histoire moderne, qui a coûté la vie à 1 953 personnes le 26 septembre 2002. À l’approche de la 23e commémoration, l’Association Nationale des Familles de Victimes et Rescapés du Joola (ANFVR-JOOLA) a tenu une conférence de presse ce 21 septembre , annonçant les préparatifs de la cérémonie prévue cette année à Ziguinchor, sous le thème : « 23 ans après le Joola : l’urgence du souvenir, l’impératif du changement de comportement. »

Le président de l’association, Cyprien Lopy, a livré un message poignant, soulignant l’importance de transformer le souvenir de la tragédie en levier d’action pour prévenir de futurs drames. « Ce thème n’est pas un simple mot d’ordre. Il incarne notre volonté de faire de ce drame une force motrice pour une société plus responsable, plus humaine. »

Dans son allocution, le président de l’ANFVR-JOOLA a exprimé sa gratitude aux autorités administratives de Ziguinchor, en particulier au gouverneur, pour leur engagement sans faille dans l’organisation de cette 23e édition. L’appui de l’État est également salué, notamment dans l’accompagnement logistique et le transport des familles vers les sites symboliques comme Kabadio, Bassori, Diembéring et Affiniam, fortement liés à la mémoire du naufrage.

S’adressant directement au Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, et à son gouvernement, l’ANFVR-JOOLA a formulé cinq requêtes majeures, jugées essentielles pour répondre aux attentes des familles, des rescapés et des orphelins : ‘’Vérité et justice afin de faire toute la lumière sur les responsabilités. Il ne s’agit pas de vengeance, mais d’un besoin de clarté et de paix pour les familles. Le Renflouement de l’épave pour permettre la récupération des ossements et objets personnels, en vue d’un deuil symbolique et digne. L’Opérationnalisation du Mémorial-Musée du Joola, la Prise en charge psychosociale et l’Iinsertion des orphelins’’ soutient M. Lopy.
L’association exhorte l’État à revoir ce cadre légal et à mettre en place une politique active d’insertion professionnelle pour ces jeunes, souvent laissés pour compte.
L’ANFVR-JOOLA reste convaincue que le nouveau leadership du Sénégal saura répondre à ces appels avec bienveillance et efficacité. Plus qu’un devoir, il s’agit d’un impératif moral pour une nation qui ne doit jamais oublier ses morts ni ceux qui portent encore le poids de cette tragédie.
En clôture, Cyprien Lopy a remercié la presse pour son engagement continu : « Votre rôle est crucial. Vous êtes les gardiens de la mémoire, les relais de notre combat pour la justice et la dignité. Merci pour votre présence constante à nos côtés. »
Le 26 septembre 2025, à Ziguinchor, des milliers de voix s’élèveront pour se souvenir. Pour dire “plus jamais ça”. Pour réclamer la vérité. Pour honorer les morts, mais aussi pour protéger les vivants.

Ansoumana Dasylva/GMS

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