8e jour de procès affaire Boffa : des mails ‘’compromettants’’ de René Capin lus et projetés dans la salle d’audiences

Nous sommes dans le dernier virage dans les auditions des personnes arrêtés dans le cadre de l’enquête de l’affaire dite Boffa Boyote.  En ce huitième jour depuis le début du procès à la chambre criminelle de la cour d’appel de Ziguinchor deux personnes ont été entendus. Il s’agit d’un témoin et un accusé.

Premier à être entendu,  Medoune Cissé (partie Civile), rescapé de la tuerie. Ce dernier est revenu à la barre sur le film de la tuerie. Ce dernier a chargé les populations de Toubacouta lors de son face à face avec le juge.

René Capin Basséne (accusé) placé sous mandat de dépôt du 19 Janvier 2018 dans le cadre de l’enquête à l’issu de la tuerie.

Face au juge, il se présente comme chargé de mission au sein de l’Agence nationale pour la Relance des Activités économiques et sociales en Casamance (ANRAC). Selon ce dernier devant la barre, son rôle est d’établir des relations en l’ANRAC et le MFDC, en ce sens ‘’il présente chaque fin du mois un rapport adressé à son directeur’’.                                           René capin Bassene s’est également présenté au juge en sa qualité de journaliste d’investigation.

Revenant sur les conditions de son arrestation, il  fait couler des larmes dans la salle d’audience 

’ c’était dans la nuit du 13 au 14 janvier, Il faisait 03h 45, j’ai entendu quelqu’un frappé à la grande porte de ma maison et avec insistance, je me suis lever pensant que c’est un de mes voisins. A ma grande surprise j’aperçois des gendarmes au nombre de 60 ou plus, d’autres sauter le mur pour entrer dans mon domicile. Devant eux un gendarme me donne des coups de pied, à terre, il me demanda si je suis réellement René Capin Basséne ?           Je réponds OUI. Ils m’ont demandé si j’ai des armes chez ? Je réponds par le NON. Ils entrent dans ma chambre, devant ma femme et mes enfants, ils m’ont torturé et trainé à bout avant de me menotté pour m’amener à une destination que j’ignore.’’

Après cette arrestation, René capin Basséne sera conduit à la gendarmerie ‘’les yeux bandés’’.

Selon l’accusé ses droits ont été bafoués par les hommes en bleu

‘’ Arriver à la gendarmerie, ils m’ont mis dans une toilette, sans habit, restant à la disposition des moustiques, de l’odeur, des fourmis. En plus je suis resté dans ce toilette pendant deux jours sans manger.’’

Sur le procès-verbal issu de l’enquête préliminaire, l’accusé aurait pris part à la réunion du 03 janvier, une réunion qui s’est tenu à Bourofaye, selon le PV c’est lors dette réunion que la tuerie serait planifier.

Entendu précédemment le nommé Maurice Badji avait dit à la barre que Réne a pris part à cette renions et lui-même dira ces mots ‘’le sang va couler’’

Sur le procès-verbal issu d’enquête rapporter ce matin par le président de la chambre, l’accusé nie certains des propos lus sur ce dit PV.

Dans le cadre de l’enquête le mail de l’accusé a été consulté par les enquêteurs et des messages compromettent y ont été vu et lus aujourd’hui devant la chambre lors de son face à face. Des mails qui renseignent de ses discussions avec Ousmane Tamba (indépendantiste), Kourouma (indépendantiste), au journal LE PAYS et autres.

Parmi ces mails, l’un indique déjà la tuerie qui serait en train d’être planifié par des jeunes porteurs d’armes dans la foret classé de Boffa Bayote.

Interroger, l’accusé Rene Capin Basséne refuse de croire à l’authenticité de ces mails et demanda au juge de faire une expertise.  Car selon lui ‘’ avec l’informatique tout est possible, ils peuvent me créer des messages pour m’enfoncer’’

La lecture et la projection sur écran géant crée une polémique entre la chambre et l’avocat de la défense.

Il est 13h 05, l’audience suspendue.

15h 10, c’est la reprise de l’audition, à la barre toujours René Capin Basséne. Interrogé sur ses activités le 08 janvier 2018, jour du massacre, l’accusé répond en ces termes

‘’ ce jour-là je ne suis pas sorti de chez moi jusqu’à 16 heures. C’est à cette heure que je me suis déplacé pour aller suivre un match de footbal au terrain, un match que jouait des jeunes de mon quartier (Kandialang). C’est au terrain que j’ai eu la nouvelle de la tuerie et j’ai capté la radio pour avoir la confirmation. Ainsi j’ai émis des coups de fil pour avoir plus d’informations, j’ai appelé des journalistes, des observateurs de cette crise, j’ai aussi appelé Cesar Atoute Badiate pour lui demander si ses hommes seraient les auteurs du carnage, il me répond par le NON. Voilà comment j’ai reçu l’information’’.

Sur le PV le téléphone portable de l’accusé est localisé ce jour dans le village de Bourofaye, chose qu’il a nié devant la chambre.

L’accusé dira ouvertement lors de l’interrogatoire

‘’ j’avais eu écho que des jeunes combattants du MFDC préparent une action qui peut aboutir à des morts d’hommes. J’ai alerté’’.

Interroger sur cette information, l’accusé n’indique pas sa source et laisse le juge dans le flou.

Interroger sur sa relation avec Cesar Atoute Badiate, René Capin Basséne explique sans ambages

‘’ j’ai de parfaites relations avec lui, sans intermédiaire. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle de hautes commandants de l’armée ont souhaitée passé par moi pour entrer en contact avec Cesar Atoute Badiate au fin d’une issue pacifique de ce conflit armé’’

René Capin pourquoi êtes-vous donc en prison ? (juge)

Sa réponse

‘’ Maurice et Jean Christophe sont mes oncles, ils m’ont cités par ce que nous avons un problème familiale qui date longtemps. C’est par vengeance qu’ils ont voulus me mettre dans cette affaire, c’est un règlement de compte mais cette tuerie’’

L’audience tire en longueur, l’accusé ne peut plus rester debout son avocat lui apporte une chaise. Sur cette chaise, il répond aux questions du juge.

Il continue de nier formellement ses propos rapporté sur le PV notamment son appartenance au MFDC et exalte son innocence.

A 17h 46 le président de la chambre suspend son audition et donne rendez-vous ce Jeudi 31 mars à 09 heures pour la suite du marathon judiciaire à la salle d’audience de la cour d’appel de Ziguinchor.

GMS/ Ansoumana DASYLVA

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