À Mayotte, un nouveau bidonville détruit alors que l’opération «Wuambushu» patine

Au petit matin, deux pelleteuses se glissent entre les arbres de la forêt vers ce quartier informel. Une dizaine de logements vont être détruits dans cette opération, dont celui de la mère de Zarianti Bina.
 
« C’est une surprise, parce que moi, je ne savais même pas. Mon père est arrivé ce matin en me disant : « Bah voilà, ils vont démolir, ils sont déjà là-bas », ça ne se fait pas. Là, on ne peut rien faire. On reste là, on regarde. Vous voulez qu’on fasse quoi ? Rien du tout. On ne peut rien faire. »
 
Alors que la jeune femme interpelle les forces de l’ordre et que les pelleteuses s’activent à faire tomber les bâtiments, un homme, en situation irrégulière, laisse éclater sa colère : « C’est inadmissible ce qui se passe à Longoni. Donc, on n’est même pas pris en considération, nous sommes rien pour eux, que ce soit pour les, les autorités locales ou l’État, le gouvernement. En fait, nous ne sommes rien pour eux. »
 
Selon le préfet de l’île, Thierry Suquet, présent à Longoni, il n’y avait aucun habitant permanent dans ce bidonville et tous ceux qui y avaient une construction ont eu une proposition d’hébergement.
 
Des opérations jusqu’en 2024
La destruction de ce « petit bidonville » doit permettre de laisser place au chantier de construction d’un nouveau lycée. Concernant l’opération Wuambushu, qui multiplie les revers et est au point mort, quelques jours après son lancement, sur les questions migratoires, le préfet évoque des opérations qui dureront « après Wuambushu ». Il évoque notamment des interventions jusqu’à fin 2024.
 
« Remplir les objectifs prioritaires donnés par gouvernement : l’éradication des bidonvilles à Mayotte pour proposer un habitat digne aux Mahorais »
 
Concernant les expulsions vers les Comores, « aujourd’hui, il n’y a pas de rotation », a déclaré le préfet de Mayotte. Il a précisé, sans donner de chiffres, que des expulsions avaient lieu vers le Sri Lanka ou la RDC. « Nous avons plusieurs centaines de déboutés du droit d’asile originaire d’Afrique de l’Est présent sur le département et qui n’y ont pas d’avenir, car ils ont été déboutés », a-t-il conclu.

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