CASAMANCE : Que dire des armes de militaires  encore entre les mains de Salif Sadio ?

Le 14 février 2022, en fin de matinée, sept militaires sénégalais, faits prisonniers par le chef rebelle Salif Sadio sont libérés et remis aux médiateurs de la Cedeao, de la Gambie et de l’émissaire de la communauté catholique italienne Sant Egidio. Ceci, dans un environnement fortement  sécurisé par des combattants lourdement armés. Toutes choses qui révèlent le niveau d’armement des hommes de Salif Sadio et leur capacité de nuisance pour la paix et la stabilité de la région sud. Des hypothèses ne manquent point pour expliquer la provenance de cette force de frappe.

Si la libération des militaires sénégalais, fait prisonniers par Salif Sadio a été fortement médiatisée par le chef de guerre du maquis du front sud le lundi 14 février 2022, après trois semaines de captivité. Il n’en demeure pas moins que c’est un silence de cathédrale qui a été noté au sujet des armes saisies des mains de ces prisonniers. Toute chose qui laisse croire que le chef du maquis en question a préféré faire de ces armes, un trophée de guerre.  Rappeler qu’à chacune de leurs confrontations Babonda, Mandina Mancagne, Kabeumb, Diégoune et tout dernièrement à la frontière gambienne, outre les pertes en vies humaines enregistrés dans les rangs de l’armée, les rebelles  ont à chaque mis la main sur les armes, lesquelles n’ont jamais fait objet de restitution.

L’aisance avec laquelle Salif Sadio s’est exprimé durant tout le processus de cette détention puis  libération des  sept militaires prisonniers, sa persistance dans la revendication de l’indépendance de la Casamance malgré tout le temps que ce conflit a mis, l’isolant des communautés, suffisent pour s’expliquer la confiance qui anime toujours ce chef de guerre et ses hommes quant à leur capacité de nuisance. La proximité de Salif Sadio lieutenant d’alors du défunt  général  Ansoumana Mané  de la Guinée Bissau qui détenait un arsenal de guerre impressionnant , les multiples revers connus par l’armée sénégalaise face à ses hommes sur différents théâtres d’opérations en Casamance, la complicité de ce chef de guerre dont plusieurs hommes étaient utilisés comme garde rapprochée de l’’ancien président de la Gambie Yahya Jammeh, le développement de la culture du chanvre indien dans la zone actuellement occupée par cet homme, s’y ajoute le trafic de bois considérés comme une économie de guerre suffisent pour s’expliquer le niveau redoutable d’armement de Salif Sadio.

Jusqu’où les autorités sénégalaises, l’armée en première ligne accepteront de vivre dans cette situation ? Mystère et boule de Gomme.

Quoi qu’il en soit, les acteurs du processus de paix ont encore du pain à pétrir pour faire comprendre à qui veut l’entendre que la seule solution pour sortir de cette crise reste la négociation autour d’une table. Faire prévaloir la force des arguments et non l’argument de la force.

GMS/Cheikh Tidiane Cissé

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