À l’occasion du démarrage de la tournée économique présidentielle à Ziguinchor, Idrissa Benjamin SANE
Journaliste communicant, Citoyen de Ziguinchor a tenu à adresser une interpellation directe au chef de l’État, mêlant reconnaissance, attentes et propositions concrètes pour le développement durable de la Casamance.
D’entrée de jeu, l’auteur exprime sa gratitude pour le choix porté sur Ziguinchor. « En ma qualité de citoyen de Ziguinchor, je tiens tout d’abord à vous exprimer ma profonde gratitude pour le choix porté sur notre belle et verte région pour le démarrage de votre tournée économique », déclare-t-il, avant d’ajouter : « Permettez moi de vous souhaiter la chaleureuse bienvenue chez vous, en terre casamançaise. »
Saluant les orientations nationales impulsées par les autorités, il affirme que « la Casamance reconnaît et salue les actes forts que vous posez en faveur du développement national » et se dit convaincu que la région est prête à s’engager pleinement : « Elle se tient résolument prête à bâtir, aux côtés de l’État, un avenir fondé sur le travail, la dignité, la paix durable et la création d’emplois au bénéfice des populations. »
Tout en rappelant les atouts de la région, l’auteur met en lumière les limites actuelles de leur exploitation. « Territoire de paix, de culture et de production, la Casamance dispose d’atouts stratégiques majeurs : agriculture, pêche, tourisme, transformation agroalimentaire et économie culturelle », souligne-t-il, avant de préciser que la région dispose également « d’un capital humain de qualité, porté par l’Université Assane Seck de Ziguinchor, les instituts supérieurs, les lycées, collèges et centres de formation professionnelle ». Toutefois, regrette-t-il, « faute d’infrastructures structurantes et de politiques territorialisées de l’emploi, ces richesses restent sous-exploitées. »
L’interpellation de Idrissa Benjamin SANE se veut claire quant aux revendications de la région. « La Casamance, et en particulier sa partie Sud, ne demande ni privilèges ni compassion », affirme l’auteur. « Elle demande l’équité territoriale et les moyens de transformer son immense potentiel en emplois durables pour les jeunes et les femmes. »
Parmi les urgences, la question de la connectivité revient avec insistance. « La réouverture immédiate de l’aéroport de Ziguinchor est une urgence économique », insiste-t-il, estimant que « sans connectivité aérienne, le tourisme, l’investissement, l’hôtellerie, l’artisanat et les services ne peuvent créer les milliers d’emplois attendus. » Dans la même dynamique, il plaide pour « la réhabilitation du pont Émile Badiane, combinée à un programme ambitieux de routes urbaines et périurbaines », qu’il considère comme « un puissant levier de chantiers à haute intensité de main-d’œuvre locale. »
Le désenclavement routier est également présenté comme stratégique. « Le désenclavement par les routes Ziguinchor, Oussouye, Cap Skirring et Ziguinchor, Sam Sam, Elinkine est stratégique », soutient-il, car il « conditionne la montée en puissance de la pêche, de l’agriculture, du tourisme communautaire et surtout de la transformation locale, domaine clé pour l’emploi féminin et la création de valeur ajoutée. »
Pour l’auteur, le tourisme représente un levier majeur.
« Faire de la Casamance une destination touristique majeure, durable et inclusive, c’est offrir des perspectives concrètes dans l’hôtellerie, la restauration, le guidage, l’artisanat et les industries culturelles », explique-t-il. Et d’ajouter : « C’est aussi lutter contre la migration irrégulière et retenir les jeunes sur leur territoire en leur donnant des opportunités réelles. »
Cette ambition doit, selon lui, s’appuyer sur un système de formation performant. « Cette dynamique doit s’appuyer sur la formation », insiste-t-il, estimant que « l’Université Assane Seck, les écoles professionnelles et les instituts supérieurs peuvent devenir de véritables incubateurs territoriaux de compétences, orientés vers les métiers du tourisme, de l’économie bleue, de l’agriculture moderne, de la transformation et de l’entrepreneuriat local. »
Enfin, l’auteur rappelle que le développement ne saurait être durable sans investissements sociaux. « Aucune ambition n’est durable sans écoles dignes ni système de santé renforcé », affirme-t-il, appelant à « mettre fin aux abris provisoires dans les écoles de Ziguinchor et à moderniser les plateaux techniques de l’Hôpital régional et de l’Hôpital de la Paix. »
En conclusion, le message se veut mobilisateur et porteur d’espoir : « La Casamance est prête. Ses collectivités territoriales, sa jeunesse et ses femmes sont mobilisées », conclut-il, convaincu qu’« une action forte, visible et coordonnée de l’État peut faire de la Casamance un modèle national de développement territorial créateur d’emplois et d’espoir. »

Ansoumana DASYLVA/GMS
