Drépanocytose : Guérison possible pour 60 % des patients si la Loi sur la greffe est adoptée

La drépanocytose, une maladie génétique du sang, pourrait être guérie chez 60% des patients au Sénégal, à condition que la loi encadrant la procédure de greffe soit adoptée. C’est le plaidoyer lancé par le Professeur Fatou Samba Ndiaye, cheffe du service d’hématologie à l’hôpital Dalal Jamm.

Le Pr Ndiaye a rappelé que la drépanocytose se manifeste principalement par des douleurs osseuses intenses et des ictères (jaunisse oculaire) causés par l’éclatement des globules rouges, pouvant conduire à une anémie sévère.

Pour contrôler la maladie, le lavage sanguin (technique remplaçant une partie du sang du patient par du sang sain) est une méthode importante. Un programme d’échanges transfusionnels mensuels est également en place depuis un an. L’objectif est de réduire la proportion d’hémoglobine S chez les patients SS (forme sévère) afin de les rapprocher du profil AS (porteur sain). Cette méthode contribue significativement à réduire les crises et le taux de mortalité. Grâce au suivi régulier, certains patients atteignent désormais un âge avancé ; le plus âgé recensé au Sénégal étant un SS de 75 ans.

Chiffres et Déficit de Spécialistes au Sénégal

Le Pr Ndiaye a souligné la charge mondiale et nationale de la maladie :

 Monde : 7,5 millions de drépanocytaires.

 Afrique : Environ 500 000 nouveaux cas par an.

 Sénégal : Environ 1 700 nouveaux cas annuels.

Elle estime qu’10 à 11% de la population sénégalaise est porteuse du gène et que 2% vivent avec la forme SS. Les formes observées au Sénégal sont généralement contrôlables.

La Pr Ndiaye a cependant exprimé de vives préoccupations concernant le déficit de spécialistes : le pays ne compterait qu’une vingtaine d’hématologues, un nombre insuffisant pour répondre aux besoins croissants. Elle appelle les autorités à investir davantage dans la formation et le recrutement de spécialistes.

L’avancée majeure réside dans la possibilité de guérison par la greffe pour 60 % des drépanocytaires. Les résultats sont particulièrement encourageants chez les enfants, qui montrent des taux de réussite plus élevés.

Le Pr Ndiaye insiste sur le fait que l’adoption de la loi encadrant cette procédure est l’étape décisive. L’instauration légale de la greffe permettrait de transformer l’avenir de milliers de patients, d’offrir une issue curative et d’alléger durablement le poids de la maladie sur les familles et sur le système de santé.

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