Le Sénégal a franchi une étape décisive dans sa politique éducative avec le lancement officiel, vendredi à Dakar, de la plateforme PLANET 3. Présidant la cérémonie, le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Guirassy, a présenté cet outil comme « une rupture fondamentale, un changement radical de paradigme » qui marque le passage « d’un système éducatif trop longtemps figé, fragmenté, cloisonné, vers une société éducative vivante, fluide, participative et profondément connectée ».
Cette nouvelle version numérique de gestion des écoles et établissements vise à transformer l’organisation du système éducatif en offrant à chaque acteur (inspecteurs, chefs d’établissements, enseignants, élèves et parents) une interface personnalisée et un accès en temps réel aux données essentielles. Selon le ministre, cette innovation permettra de réduire les charges administratives et de « redonner aux enseignants le temps précieux nécessaire pour se consacrer à leur mission pédagogique et à l’innovation ».
PLANET 3, conçue par les développeurs du ministère, se veut un outil d’aide à la décision et devient désormais « la norme nationale », a insisté Moustapha Guirassy. Pour les parents, l’outil apporte une nouveauté majeure : la possibilité de recevoir des notifications régulières sur la scolarité de leurs enfants.
Expérimentée au lycée Lamine Guèye de Dakar, la plateforme a déjà montré ses atouts. La proviseure, Marème Ba Fall, a salué la suppression des cahiers de texte et registres d’absence, la sécurisation des archives et le suivi rapproché de l’assiduité et des progrès des élèves. Elle a aussi souligné la capacité du système à identifier rapidement les apprenants en difficulté pour organiser une remédiation.
Toutefois, des défis persistent. « Les problèmes de connexion instable, le manque d’équipements informatiques et les difficultés d’accès en période d’affluence demeurent des obstacles », a relevé Mme Fall.
Le directeur régional de l’UNESCO, Dimitri Sagna, a pour sa part félicité le Sénégal pour cette avancée, estimant que le pays est « déjà dans l’ère du numérique », rapporte Aps. Mais il a aussi appelé à corriger les disparités d’accès, notamment dans les zones à faible connectivité, afin que PLANET 3 bénéficie à l’ensemble du territoire.