Elimination de l’Hépatite B à l’horizon 2030 au Sénégal: Les spécialistes tracent les axes d’actions prioritaires

L’hépatite B est une maladie évitable par la vaccination. Toutefois, il y a un réel besoin de communication, d’information, et d’éducation pour inciter tout le monde à la culture d’un dépistage actif des populations. Les défis pour inverser la courbe de la prévalence sont énormes. L’élimination de l’hépatite B d’ici à 2030 passe par la garantie de l’accès aux soins, la vaccination universelle, l’élaboration des stratégies maintenant les patients dans le traitement. Ce sont les axes d’actions dégagés par le docteur Mamadou Moustapha Diop, Directeur de la lutte contre la maladie. Il s’est exprimé, en marge, d’une rencontre scientifique de partage des premiers résultats de la recherche menée par l’équipe de la cohorte SEN-B. D’une durée de 06 ans 2019-2024, le projet SEN-B a été mis en place par le Sénégal et la Suisse. Il est sous la coordination scientifique et la supervision des professeurs Moussa Seydi et Gilles Wandeler. « Il assure la prise en charge des patients vivant avec le virus de l’hépatite B avec une gratuité des bilans, du traitement, du transport, et du support psychosocial. Il a aussi permis le renforcement des capacités pour le personnel. A cela, il faudra ajouter la recherche et la santé publique. C’est un projet phare dans le monde et en Afrique. Il pourra fournir des données utiles au programme » selon le professeur Moussa Seydi. Depuis le début de la mise en œuvre en 2019, SEN-B a déjà enrôlé au SMIT et au CTA près de 1000 patients a poursuivi le professeur Gilles Wandeler.
 
Au Sénégal, la prévalence globale de l’hépatite B est élevée mais semble avoir diminué fortement chez les enfants du fait de la vaccination intégrée dans le PEV) et de l’administration d’une dose à la naissance selon le directeur de la lutte contre la maladie. La prévalence chez les enfants de moins de 5 ans était de 0,1%, versus 10 % environ dans la population générale. 
 
Sur les efforts que l’Etat du Sénégal a mis en place, le docteur Diop a cité la création de l’Initiative Panafricaine de Lutte contre les Hépatites (IPLH) sous le leadership du Sénégal. “Une forte contribution de notre pays à la mise au point du vaccin anti-hépatite B. Des recherches de haute portée démontrant la filiation hépatite- cirrhose cancer du foie, la mise en place depuis 1999 d’un programme pionnier en Afrique, le programme national de lutte contre les hépatites (PNLH), la vaccination universelle gratuite des nouveau-nés et des nourrissons effective depuis 1999, le dépistage systématique des donneurs de sang infectés par les virus de l’hépatite B depuis 1982 et de l’hépatite C depuis 2010” sont à noter dit-il. 
 
Les autorités sont engagées dans cette croisade. A titre illustratif, l’Etat a subventionné le traitement de référence de l’hépatite B, le Ténofovir, principale molécule utilisée et disponible à la PNA. Aussi, le paramétrage dans le DHIS 2 des données de routine sont enregistrés. 
 
Malgré tous ces louables efforts, il y a encore des gaps à combler. Le faible niveau de connaissance de la maladie, l’absence de données récentes sur la prévalence réelle de la maladie en fonction des régions, les difficultés d’accès au traitement et aux bilans paracliniques surtout à l’intérieur du pays sont des embûches à lever sur le chemin de l’élimination. 

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