L’axe routier reliant Kolda à Salikégné, long de 30 kilomètres et stratégique pour les échanges entre le Sénégal et la Guinée-Bissau, reste dans un état de dégradation alarmant. Bien que les travaux de bitumage aient officiellement démarré en 2020, à la suite de nombreuses revendications des populations riveraines, la situation sur le terrain reste désespérément inchangée.
Aujourd’hui, cette route, censée faciliter la mobilité des personnes et des biens, est littéralement parsemée de nids-de-poule, au point de devenir un véritable parcours du combattant pour les usagers. Véhicules embourbés, pannes fréquentes, retards de transport : la voie censée relier deux territoires frères est devenue un symbole d’abandon et de frustration.
Pourtant, cette route revêt une importance capitale non seulement pour le développement économique de la région de Kolda, mais aussi pour l’intégration sous-régionale, en facilitant les échanges commerciaux avec la Guinée-Bissau voisine.
Selon des sources locales, les travaux de bitumage avaient bel et bien été lancés, mais se sont rapidement heurtés à des problèmes techniques, administratifs et budgétaires. Depuis, aucune information claire n’a été communiquée sur la reprise effective du chantier.
Alors que le gouvernement multiplie les annonces d’infrastructures modernes à travers le pays, l’axe Kolda–Salikégné reste en marge de ces grandes ambitions. Les élus locaux et les organisations de la société civile appellent l’État à prendre ses responsabilités en relançant sans délai les travaux, avec des moyens à la hauteur de l’enjeu.
En attendant, les populations, elles, continuent de subir au quotidien les conséquences d’une route qui, au lieu d’ouvrir des perspectives, semble condamner tout un territoire à l’isolement.
Ansoumana DASYLVA/GMS