La France accueille sur son sol cinq Afghanes menacées par les talibans

Elles s’appellent Muzhgan, Naveen, Zakia, Hamza et Naja. Toutes ont un point en commun : elles étaient menacées par les talibans en raison de leurs positions et ont dû fuir seules vers le Pakistan voisin.
 
Chercheure, ancienne directrice d’université, enseignante dans une école clandestine de Kaboul, présentatrice de télévision, consultante pour des ONG ou encore esthéticienne, toutes ont été exclues de la société afghane et menacées de mort, avec l’interdiction formelle de travailler, d’étudier, de subvenir à leurs besoins, de se promener et même de fréquenter des salons de beauté.
 
Visiblement éprouvées par leur expérience aussi bien en Afghanistan qu’au Pakistan, ces Afghanes ont fait part de leur soulagement à RFI, le sourire aux lèvres, après plusieurs mois d’attente.
 
« En Afghanistan, nous n’avons le droit ni d’étudier, ni de travailler. Tous les progrès que nous avons accomplis en 20 ans se sont arrêtés en une nuit, le 16 août, explique Naveen qui était conseillère auprès d’ONG. Au Pakistan aussi, nous étions continuellement menacées. C’était l’incertitude, nous n’avions pas d’espoir, pas d’avenir, pas de projet. Aujourd’hui, je vais au moins pouvoir recommencer ma vie, et je suis heureuse, car je suis libre. »
 
« Je me sens comme paralysée »
Muzhgan, journaliste télé et militante féministe, veut adresser un message aux Nations unies : « Nous demandons à l’ONU de traîner les talibans devant un tribunal. Le peuple afghan a besoin de justice. Car les talibans ont normalisé un apartheid de genre. Je veux donc dire, s’il vous plaît : ne reconnaissez pas les talibans et ne négociez pas avec eux. »
 
Hafsa a enseigné à Kaboul l’anglais dans une école secrète. Menacée de mort, elle s’est exilée seule au Pakistan. Arrivée la veille à Paris, elle est submergée par l’émotion : « C’est horrible et très dur. Vous savez, quand vous faites face à une situation difficile et que vous n’avez pas d’autres options, vous êtes obligée de trouver des solutions et seule. J’ai vécu deux années sous les talibans, je n’ai rien pu planifier. Donc aujourd’hui, je me sens comme paralysée, il y a un gros travail psychologique à faire, un travail énorme qui me dépasse. »

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