Né à Thionk Essyl, au cœur de la région de Ziguinchor, Leba s’impose aujourd’hui comme l’une des voix montantes les plus singulières du rap et de la musique sénégalaise en général. Mais derrière l’artiste, il y a d’abord l’histoire d’un jeune homme qui a choisi de transformer ses doutes en force, ses racines en moteur, et la rue en scène ouverte.
À travers son œuvre, il incarne cette génération qui refuse de trancher entre tradition joola et modernité urbaine préférant en faire un mélange explosif.
Rien ne prédestinait ce jeune Casamançais à se retrouver sous les projecteurs.
En 2014, après l’obtention de son baccalauréat à Tivaouane, Leba poursuit ses études à l’Université de Thiès. C’est là, presque par hasard, qu’il découvre une autre part de lui-même : une plume et une présence scénique. Une page s’ouvre.
Dès 2015, ses freestyles circulent sur le campus et séduisent rapidement étudiants, artistes et curieux. On y découvre un rappeur habité, dont l’énergie brute contraste avec la finesse de l’écriture. Thiès devient son premier laboratoire artistique : une scène qui voit naître un talent en devenir.
La carrière de Leba franchit une nouvelle étape en 2023, lorsqu’il devient finaliste du concours national Flow Up, vitrine incontournable des talents émergents du rap au Sénégal.
Cette performance marque un véritable déclic : son nom s’impose dans les conversations, ses textes circulent, son style intrigue.
Aujourd’hui, il totalise déjà 14 singles, autant de fragments de son évolution, où s’entremêlent introspection, engagement social et hommage à ses origines.
L’année 2024 marque un virage majeur. Leba rejoint le Label Groupe El Ché, qui lui offre un cadre professionnel à la hauteur de ses ambitions.
Le 19 juillet, il dévoile un EP de 7 titres, AHEUMBEUTINE qui signifie “Le Sage” en langue joola. Un projet où il assume pleinement son identité et explore les multiples facettes de son univers musical.
Quelques semaines plus tard, le 2 août, il sort le clip KANDO, extrait de l’EP, confirmant sa volonté d’installer durablement son esthétique et sa vision artistique.
Avec son équipe, il prépare déjà un album de 15 titres, preuve d’une ambition claire : inscrire son nom parmi les figures marquantes de la musique sénégalaise contemporaine.
“Je suis Joola… Niamba.” : un artiste enraciné et universel
Pour Leba, l’identité n’est pas un slogan, mais une force créatrice. Il puise dans les cultures des régions où il a grandi Thiès, Ziguinchor, Dakar pour façonner une musique qui lui ressemble : vibrante, hybride, authentique.
Ancien danseur, passé dès 13 ans par le groupe Kamikaz, il fait de son parcours une passerelle entre héritage traditionnel et innovation artistique.
Son rap est un espace où la sagesse joola rencontre l’audace de la rue.
De 2022 à 2024, Leba multiplie les performances : CICES, kermesses de Ziguinchor, Festival Com-Com, Sigiilola Show, et d’autres scènes en plein essor.
À chaque apparition, il impressionne par son authenticité et sa capacité à galvaniser les foules.
Ses concerts ne sont pas de simples prestations : ce sont des retrouvailles entre lui et un public qui se reconnaît dans son histoire.
Au-delà de l’artiste, Leba est devenu une figure inspirante pour de nombreux jeunes. Son parcours des bancs de l’université aux grandes scènes rappelle qu’il est possible de faire tomber les barrières, de croire en ses rêves et de transformer la passion en carrière.
Son ambition est aujourd’hui clairement assumée :
porter son art sur les scènes nationales et internationales, et ouvrir la voie à une nouvelle génération d’artistes sénégalais.
Leba n’a pas fini de surprendre. Son histoire s’écrit, sa musique s’élève, et la Casamance porte désormais l’un de ses plus prometteurs ambassadeurs.
Ansoumana DASYLVA/ GMS
