La Loi de Finances Rectificative (LFR) 2025, adoptée par l’Assemblée Nationale, ajuste le budget initial pour répondre aux évolutions économiques et politiques du Sénégal. Ce document, publié par le Ministère des Finances et du Budget, s’appuie sur l’article 47 de la loi organique n° 2020-07 du 26 février 2020, qui exige une rectification lorsque l’équilibre budgétaire est perturbé, les recettes divergent des prévisions, ou des mesures législatives impactent l’exécution. Ces trois conditions étant remplies, la LFR 2025 vise à aligner le cadre budgétaire sur les réalités actuelles.
Pourquoi une LFR 2025 ?
La LFR intervient dans un contexte marqué par des tensions économiques nationales et internationales :
-Nationalement : Les conséquences de l’audit de la Cour des comptes, un décalage entre prévisions et mobilisation des recettes, une révision macroéconomique (baisse de la croissance et du PIB nominal en 2025), et le besoin d’aligner le budget sur l’Agenda Sénégal 2050.
– Internationalement: Ralentissement de la croissance mondiale, conditions de financement contraignantes, volatilité des prix des matières premières, et tensions commerciales (droits de douane américains et mesures de riposte).
Les grands axes stratégiques
La LFR 2025 repose sur quatre piliers :
1. Apurement des montants dus aux entreprises privées : Mobilisation de 500,9 milliards FCFA pour rembourser les dettes, restaurer la confiance et soutenir l’économie.
2. Relance de l’investissement public : Réduction des dépenses non prioritaires sur ressources internes au profit d’investissements structurants (santé, éducation, numérique, agriculture), financés par des ressources extérieures.
3. Soutien à l’investissement privé: Réforme du Code des investissements, développement des PPP et valorisation des actifs publics pour attirer les capitaux privés.
4. Amorce de la souveraineté alimentaire : Renforcement de la campagne agricole pour augmenter la production locale, réduire les importations et sécuriser l’alimentation.
Comparaison LFI 2025 vs LFR 2025
– Recettes : 4 884,3 milliards FCFA (LFR) contre 5 014,3 milliards FCFA (LFI), soit une baisse de 130,0 milliards.
-Dépenses : 6 580,2 milliards FCFA (LFR) contre 6 614,8 milliards FCFA (LFI), soit une réduction de 34,5 milliards.
-Déficit : 7,82 % du PIB (LFR) contre 7,08 % (LFI), une hausse de 0,74 %.
– Besoin de financement: 5 715,5 milliards FCFA (LFR) contre 4 573,9 milliards FCFA (LFI), soit une augmentation de 1 141,7 milliards.