Noora, une Qatarie qui brille parmi les géants du luxe

Au salon du luxe de Doha, Noora Al Ansari fait sensation: cette femme d’affaires qatarie se mesure aux géants du luxe, tout en allant à contre-courant des tendances dans ce pays conservateur.
 
Son stand au salon de la bijouterie et de l’horlogerie dans la capitale qatarie est entouré des grands noms du monde de la joaillerie. Mais c’est Mme Ansari qui suscite la curiosité des visiteurs.
 
Depuis qu’elle a ouvert sa première bijouterie Papillon, cette créatrice de bijoux fait figure d’exception: une Qatarie en contact direct avec ses clients, on ne voit pas cela tous les jours dans le richissime émirat gazier.
 
« Quand les femmes m’ont vu dans la bijouterie (…), elles se demandaient si j’étais qatarie ou non », confie-t-elle à l’AFP lors du salon.
 
« Elles n’avaient pas l’habitude de voir une Qatarie dans sa boutique pour s’occuper de son commerce et de ses clients », dit-elle.
 
« Et quand elles l’apprennent, elles disent: +nous sommes si fiers de vous. Vous avez de belles pièces+. Et cela me motive », se réjouit-elle.
 
De plus en plus de femmes qataries font leur entrée sur le marché de travail mais rares sont celles qui se sont fait un nom dans les affaires.
 
L’exposition d’une semaine, qui se termine samedi, reflète le niveau d’opulence atteint par le Qatar, dont les énormes réserves de gaz en ont fait l’un des pays les plus riches du monde.
 
A l’extérieur du salon, c’est un ballet incessant de voitures de luxe. A l’intérieur se côtoient des créations de plusieurs millions de dollars des grandes marques mondiales comme Cartier, Louis Vuitton ou Bulgari.
 
Un collier Cartier y est affiché à 21 millions de dollars.
 
« Un honneur »
 
Parmi les foires mondiales de la joaillerie, celle-ci « affiche toujours complet » côté exposants, assure Buthaina Al-Maslamani, représentante de Qatar Business Events Corporation.
 
Pour Mme Ansari, l’exposition qui a attiré 30.000 visiteurs cette année est comme un « grand mariage qatari », car c’est l’événement annuel pour lequel la société qatarie économise, selon elle.
 
Ancienne cadre dans l’éducation et l’industrie pétrolière, elle a conçu sa première bague solitaire en 2008, avant de lancer son entreprise trois ans plus tard.
 
L’année dernière, elle a ouvert son magasin dans l’un des centres commerciaux les plus huppés de la capitale, aux côtés des grands noms de la joaillerie auxquels elle se mesure au salon de Doha.
 
« Je suis très fière, en tant que femme, d’être bijoutière, car tous les noms dont on entend parler à Doha, toutes les bijouteries ici, appartiennent à des hommes », raconte-elle.
 
« Lorsque je visitais des bijouteries, personne ne nous disait ce qu’est un diamant. Pourquoi il est précieux? Pourquoi nous devrions en avoir et en profiter? Nous entendons toujours dire qu’un diamant est le meilleur ami d’une fille, mais nous ne savions pas pourquoi », poursuit-elle.
 
Elle ajoute que ses clients apprécient ses efforts pour leur expliquer par exemple la règle des quatre C des diamants: Color (couleur), Cut (taille), Claity (pureté) et carat.
 
Lorsqu’elle Mme Ansari s’est lancée dans le domaine, il n’y avait qu’un ou deux designers qataris. Aujourd’hui, ils sont au moins dix au salon de Doha, indique-t-elle.
 
« En tant que marque locale, être parmi les grands noms du monde est un honneur, bien sûr. Cela signifie que nos bijoux représentent nos styles locaux et nos standards élevés ». 

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