Un meilleur jet à 9 mètres 92, loin des cinq premiers de la finale du lancer du poids (tous à plus de 14 mètres) dans la catégorie F57 remportée par l’Iranien Yasin Khosravi (15 mètres 96) : le Congolais Paulin Mayombo Mukendi voulait surtout retenir sa progression à Paris, trois ans après ses premiers Jeux paralympiques à Tokyo. « Le bilan est positif. J’étais 12e à Tokyo, là je finis 9e, souligne-t-il. C’est petit à petit qu’on grandit. Pourquoi aux Jeux de Los Angeles, dans 4 ans, on ne pourrait pas avoir la 6e place et lors d’une autre opportunité être premier ? »
Paulin Mayombo Mukendi, qui est originaire du Kasaï-Oriental, réside à Kinshasa depuis 2008. Il s’entraîne comme il peut au Stade des martyrs, au quotidien. Celui qui pratique aussi le basket-fauteuil subsiste grâce à des petits boulots. Mais toute sa vie est centrée sur le para-athlétisme. « A l’exception de l’église, de coiffer, je reste à la maison. Je n’ai pas le temps pour d’autres activités », lâche-t-il.
« Cette situation fait mal, mais ce n’est pas décourageant »
Et c’est parce qu’il se donne corps et âmes à sa passion qu’il regrette le manque d’investissements des autorités congolaises, avec notamment un manque de matériel adapté. « Ma préparation pour Paris 2024 n’a pas été vraiment au top, insiste-t-il. C’est quelque chose qui nous a un peu fait défaut ».
Lorsqu’on lui demande si c’est normal que la RDC, pays de près de 100 millions d’âme n’ait que deux représentants aux Jeux paralympiques – la lanceuse de poids Nancy Nsenga étant la deuxième –, la réponse de Paulin Mayombo Mukendi fuse. « Ce n’est pas normal. On devrait avoir au moins 50 athlètes. Peut-être que le gouvernement ne prend pas toujours sa responsabilité comme parent, lâche-t-il. Notre Comité paralympique a des moyens, mais ce sont des moyens insuffisants. Il ne peut pas répondre à tout moment quand il s’agit de telles compétitions. Il a le souci de bien faire mais les moyens lui font défaut ». Il ajoute : « Parfois, cette situation fait mal, mais ce n’est pas décourageant. »
Malgré ces difficultés constantes, Paulin Mayombo Mukendi garde en effet envie et dynamisme. « J’aimerais devenir coach un jour, sourit-il. Quand j’aurais eu une médaille paralympique, je souhaiterais devenir un entraîneur expérimenté pour partager toute l’expérience accumulée dans de telles compétitions ».