Pays-Bas: la première voiture volante devrait prendre son envol en 2018

On le voit au cinéma, avec le Cinquième élément, Retour vers le futur II ou Fantomas: les voitures volantes ont toujours fasciné. Des projets naissent à travers le monde et, aux Pays-Bas, une entreprise espère coiffer ses concurrents au poteau en commercialisant dès 2018 le premier modèle qui tutoiera les nuages pour de vrai.

Après des années de tests, la firme PAL-V, basée à Raamsdonksveer près de Breda (sud), s’apprête à démarrer en octobre la production d’un gyrocoptère à deux places, à trois roues et certifié pour se déplacer sur le tarmac comme dans les nuages. Et elle compte vendre cet engin à son tout premier client avant la fin de l’année 2018.

PAL-V n’est pas le seul sur ce créneau: différents types de voitures volantes sont actuellement développés en République tchèque, en Slovaquie, au Japon, en Chine, aux Etats-Unis… Nirvana Systems, en République tchèque, a conçu un modèle de « gyrodrive » certifié -depuis mars- pour la route et les airs. AeroMobil, en Slovaquie, affirme avoir déjà reçu des dizaines de commandes pour sa voiture ailée munie d’un turbopropulseur pour décoller du sol et dont la livraison est prévue en 2020…

« C’est un rêve vieux d’environ un siècle », remarque à l’AFP Markus Hess, directeur général du marketing de PAL-V. « Lorsque le premier avion fut inventé, les gens se demandaient déjà comment ils pourraient conduire (cet engin) sur la route. »

Dotée d’un moteur à essence sans plomb d’une puissance de 100 chevaux, la voiture PAL-V est capable de voler entre 400 et 500 km/h à une altitude maximale de 2.500 mètres. Sur la route, elle peut atteindre jusqu’à 170 km/h. Du coup, elle exige à la fois un permis de conduire et un brevet de pilotage.

L’entreprise prévoit de produire entre 50 et 100 véhicules en 2019, avant d’atteindre un rythme de croisière de « plusieurs centaines » d’unités en 2020.

‘Vous ne tomberez pas du ciel’

Un tel engin vaudra son pesant d’or: le premier modèle qui sortira de la production, un modèle haut de gamme, le PAL-V Liberty, coûte 499.000 euros; sera ensuite lancée la production d’un modèle moins luxueux, le PAL-V Liberty Sport, affiché à 299.000 euros. Ce qui n’est pas plus cher qu’une « voiture de sport super chouette avec options », justifie le directeur général du marketing.

« Au vu de toutes les normes supplémentaires auxquelles nous devons nous soumettre et étant donné qu’une voiture de sport ne peut même pas voler, il s’agit plutôt d’une aubaine », s’exclame-t-il encore.

PAL-V, pour Personal Air and Land Vehicle (« véhicule personnel air et terre » en français), a été fondé en 2007 par Robert Dingemanse et le pilote John Bakker.

« Au début, on se disait +faisons un gyrocoptère conductible+ », raconte M. Hess.

Mais très vite, l’entreprise réalise que le poids et la longueur des hélices lui donnent un centre de gravité très haut, surtout dans les virages. Elle revoit alors la conception: en appuyant sur un bouton, les hélices se rabattent sur le haut du véhicule et se replient sur elles-mêmes, telles les ailes d’une chauve-souris.

En 2005, est intégré un système de pliage pour tricycles, innovation de l’entreprise néerlandaise Carver. L’objectif? Contrer le centre de gravité élevé et rendre l’engin apte à prendre la route.

Car le PAL-V n’est pas un hélicoptère, dont les hélices tournent grâce à un moteur, mais bien un gyrocoptère, qui utilise le vent pour faire tourner les siennes, insiste l’entreprise.

Ainsi, si les deux moteurs s’arrêtent, les hélices continuent de tourner: « Même si vous êtes à une vitesse nulle, vous ne tomberez pas du ciel », souligne M. Hess.

‘Une aubaine’

La société se dit « plus que satisfaite » du nombre de commandes, refusant toutefois de le divulguer.

« Nous vendons du rêve en quelque sorte », poursuit Markus Hess, debout à côté du premier modèle, noir et élégant, développé en 2012.

Une fois le client inscrit, non sans avoir d’abord ouvert son portefeuille, les pièces sont commandées. Dès qu’il est assemblé, le véhicule doit effectuer au moins 150 heures de vol et subir des tests complets pour être certifié par l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA), basée à Cologne.

De quoi bientôt voir le ciel surpeuplé? Markus Hess répond en riant: au début, les gens « n’arrivent même pas à s’imaginer une voiture volante. Puis tout à coup, lorsqu’ils y arrivent, ils en voient des millions dans le ciel ».

Mais pour l’instant, cette nouvelle réalité reste très loin de nous, précise-t-il.

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