Présidentielle au Cameroun: les douze candidats en lice

Caxton Ateki Seta Ce natif de Mbengwi, dans la région anglophone en crise du Nord-Ouest, porte les couleurs du PAL (Parti de l’Alliance libérale). À 39 ans, c’est sa  première participation à une présidentielle, après une carrière dans différentes organisations de la société civile. Il est l’un des rares candidats à avoir fait campagne à Bamenda et Buea et dit craindre que les électeurs des deux régions anglophones ne puissent pas voter le 12 octobre en raison de l’insécurité. Il a pris part aux discussions avec d’autres candidats sur un programme consensuel et appelle à l’alternance après 43 années de présidence Biya.
 

 

Le candidat à la présidentielle camerounaise 2025, Caxton Ateki Seta. © Avec l'aimable autorisation du Parti de l'Alliance Libérale

Le candidat à la présidentielle camerounaise 2025, Caxton Ateki Seta. © Avec l’aimable autorisation du Parti de l’Alliance Libérale
Bello Bouba Maïgari, 78 ans, est l’un des deux ministres originaires de la région Nord à avoir quitté le gouvernement à quelques mois de l’échéance présidentielle. À la tête du parti Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), jusqu’alors allié du parti présidentiel RDPC, il a annoncé sa démission le samedi 28 juin, après avoir été ministre d’État en charge des Loisirs et du tourisme pendant 14 ans. Il avait participé à la présidentielle de 1992. À l’époque, déclaré officiellement troisième, il avait contesté la victoire de Paul Biya.
 

 

Le candidat à la présidentielle camerounaise Bello Bouba Maïgari. AFP - -

Le candidat à la présidentielle camerounaise Bello Bouba Maïgari. AFP – –
Paul Biya, en tant que président national de son parti Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), en est le candidat pour le scrutin d’octobre. Le président sortant du Cameroun brigue, ainsi, à l’âge de 92 ans, un huitième mandat consécutif après 43 années passées à la tête du pays.
 

 

Le président camerounais Paul Biya a annoncé ce 13 juillet son intention de briguer un huitième mandat présidentiel. (Image d'illustration) © Sunday Alamba / AP

Le président camerounais Paul Biya a annoncé ce 13 juillet son intention de briguer un huitième mandat présidentiel. (Image d’illustration) © Sunday Alamba / AP
Paul Biya, en tant que président national de son parti Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), en est le candidat pour le scrutin d’octobre. Le président sortant du Cameroun brigue, ainsi, à l’âge de 92 ans, un huitième mandat consécutif après 43 années passées à la tête du pays.
 

 

Le candidat à la présidentielle camerounaise 2025, Jacques Bouhga-Hagbe. © Avec l'aimable autorisation de Jacques Bouhga-Hagbe

Le candidat à la présidentielle camerounaise 2025, Jacques Bouhga-Hagbe. © Avec l’aimable autorisation de Jacques Bouhga-Hagbe
Jacques Bougha-Hagbe, économiste ayant travaillé pendant plus de 20 ans au FMI. À 50 ans, c’est sa première participation à une présidentielle, sous la bannière du Mouvement citoyen national camerounais (MCNC). Il appelle à en finir avec la génération « Ahidjo / Biya » – les deux seuls présidents du Cameroun depuis l’indépendance en 1960 – et participe aussi aux échanges avec d’autres candidats sur de futures potentielles réformes. Lui, plaide pour une refonte institutionnelle et un système moins présidentiel, moins centralisé, et sur le plan économique, pour la sortie du franc CFA et la promotion de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).
 

 

Le candidat à la présidentielle camerounaise 2025, Issa Tchiroma Bakary. AFP - DANIEL BELOUMOU OLOMO

Le candidat à la présidentielle camerounaise 2025, Issa Tchiroma Bakary. AFP – DANIEL BELOUMOU OLOMO
Issa Tchiroma Bakary est l’autre ministre, originaire de la région Nord, à avoir démissionné au mois de juin du gouvernement pour annoncer sa candidature à l’élection présidentielle sous les couleurs du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC). Il a été ces six dernières années ministre de l’Emploi. Auparavant, il fut ministre de la Communication pendant neuf ans. Il a été désigné « candidat consensuel » par quelques personnalités politiques, sans recevoir le soutien d’autres candidats en lice. À 79 ans, pour expliquer sa démission, il a notamment déclaré n’avoir plus accès au chef de l’État et que celui-ci ne gouvernait plus le Cameroun.
 
 

 

Le candidat à la présidentielle camerounaise Hiram Iyodi Samuel. © Avec l'aimable autorisation de Max Mbakop

Le candidat à la présidentielle camerounaise Hiram Iyodi Samuel. © Avec l’aimable autorisation de Max Mbakop
Samuel Iyodi Hiram. À 38 ans, ingénieur et chef d’entreprise, il est le plus jeune des participants à l’élection présidentielle. Investi par le Front des démocrates camerounais (FDC), il déclare porter un projet présidentiel fondé sur l’« afro-socio-libéralisme ». Comme plusieurs autres candidats, il plaide pour une coalition des forces d’opposition pour tourner la page des années Biya.
 

 

Le candidat à la présidentielle camerounais 2025, Pierre Kwemo. © Avec l'aimable autorisation de Pierre Kwemo

Le candidat à la présidentielle camerounais 2025, Pierre Kwemo. © Avec l’aimable autorisation de Pierre Kwemo
Pierre Kwemo a une longue carrière politique derrière lui. Natif de Bafang dans la région de l’Ouest, ancien vice-président du parti Social democratic front (SDF), il fut directeur de campagne en 2004 de Ni John Fru Ndi, opposant historique à Paul Biya décédé en 2023. À 69 ans, c’est sa première candidature à la présidentielle, il porte les couleurs de l’Union des mouvements socialistes (UMS). Lui qui participe depuis des années à la plateforme pour la refonte du code électoral, assure que l’UMS s’inscrit dans la logique d’une coalition pour l’alternance.
 

 

Le candidat à la présidentielle camerounaise Cabral Libii. © Avec l'aimable autorisation de Cabral Libii

Le candidat à la présidentielle camerounaise Cabral Libii. © Avec l’aimable autorisation de Cabral Libii
Cabral Libii Déclaré officiellement troisième (6.28 %) à la présidentielle précédente de 2018, Cabral Libii a 45 ans. Cet ancien leader étudiant et ancien journaliste porte les couleurs du Parti camerounais pour la réconciliation (PCRN) après une longue procédure en justice pour la présidence du parti. En 2017, Cabral Libii avait lancé le mouvement « 11 millions d’inscrits » pour encourager les Camerounaises et les Camerounais à s’inscrire sur les listes électorales. Comme plusieurs autres candidats opposés à Paul Biya, il appelle à une surveillance citoyenne massive des bureaux de vote le jour du scrutin.
 

 

Le candidat à la présidentielle camerounaise 2025, Serge Espoir Matomba. © Avec l'aimable autorisation de Serge Espoir Matomba

Le candidat à la présidentielle camerounaise 2025, Serge Espoir Matomba. © Avec l’aimable autorisation de Serge Espoir Matomba
Serge Espoir Matomba Entrepreneur et élu municipal à Douala, capitale économique du Cameroun. C’est sa deuxième participation à une présidentielle. En 2018, il avait obtenu moins de 1 % des suffrages officiellement. Cette année, à 46 ans, sous les couleurs du Peuple uni pour la rénovation sociale (PURS), il plaide pour la restauration totale de la souveraineté du Cameroun.
 

 

L'avocat camerounais Akere Muna, l'une des figures de l'opposition. © Flickr.com

L’avocat camerounais Akere Muna, l’une des figures de l’opposition. © Flickr.com
Akere Muna Fils de l’ancien Premier ministre Salomon Muna, natif du département de la Momo, dans la région anglophone du Nord-Ouest, Akere Muna fut bâtonnier des avocats du Cameroun et président de l’ONG Transparency International Cameroon. Candidat du parti Univers, il s’est investi dans le dossier Glencore pour dénoncer l’absence d’enquêtes et de poursuites au Cameroun après les aveux de multinationale minière qui a été condamnée pour des pots-de-vin versés à de hauts fonctionnaires camerounais et dans d’autres pays. Au mois d’août, sa requête en inéligibilité contre Paul Biya a été rejetée par le Conseil constitutionnel. Akere Muna y dénonçait « l’état de dépendance » dans lequel se trouve, selon lui, le chef de l’État de par son âge et son état de santé.
 

 

Le député Joshua Osih, du parti d'opposition camerounais Social Democratic Front (SDF), en 2025. © Wikimédia Commons

Le député Joshua Osih, du parti d’opposition camerounais Social Democratic Front (SDF), en 2025. © Wikimédia Commons
Joshua Osih Originaire de la région anglophone du Sud-Ouest, militant du Social Democratic Front (SDF) depuis trois décennies, Joshua Osih fut le vice-président de Ni John Fru Ndi avant de devenir président du parti en 2023. Député à l’Assemblée nationale camerounaise (depuis 2013), Joshua Osih a porté les couleurs du parti à la dernière présidentielle de 2018, à l’issue de laquelle, il fut déclaré quatrième avec 3,3 % des suffrages. Partisan d’un retour au fédéralisme (l’ancienne forme de l’État camerounais), il se distingue de la plupart des autres candidats en n’appelant pas à une coalition derrière un candidat unique de l’opposition.
 

 

La candidate à la présidentielle camerounaise 2025, Hermine Patricia Tomaïno Njoya. AFP - DANIEL BELOUMOU OLOMO

La candidate à la présidentielle camerounaise 2025, Hermine Patricia Tomaïno Njoya. AFP – DANIEL BELOUMOU OLOMO
Patricia Hermine Tomaïno Ndam Njoya Seule femme parmi les 12 candidats à la présidentielle, elle est à la tête de l’Union démocratique du Cameroun (UDC), après le décès en 2020 de son mari, Adamou Ndam Njoya. Ancienne députée, elle est à maire de la commune de Foumban, où elle a réuni plusieurs acteurs politiques et candidats, signataires, le 2 août, de la « déclaration de Foumban », appelant au choix d’un candidat consensuel de l’opposition autour d’un programme commun.

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