Le président russe Vladimir Poutine a signé, jeudi 31 juillet, la loi prévoyant de punir des recherches sur internet de contenus classés « extrémistes », un texte qui a suscité l’inquiétude jusque chez les partisans du Kremlin et qui accentue davantage la répression en cours. Ce texte avait provoqué une rare opposition d’une soixantaine de parlementaires et des critiques, y compris au sein des milieux qui soutiennent la chasse aux détracteurs du pouvoir en Russie.
Il prévoit une amende entre 32 et 54 euros, qui pourra être infligée à partir du 1er septembre à toute personne qui consulte sur internet des contenus jugés notoirement « extrémistes » par les autorités. L’organisation de l’opposant défunt Alexeï Navalny est ainsi classée « extrémiste » en Russie, tout comme le « mouvement international LGBT ».
La loi promulguée par Vladimir Poutine vise les organisations terroristes ou des contenus faisant l’apologie du nazisme, mais pas seulement : des vidéos, voire des memes, figurent également sur la liste du ministère de la Justice. Au total, il en a répertorié environ 5 500 qui sont accessibles sur son site. La loi interdit aussi de faire la promotion des VPN, systèmes permettant notamment de contourner la censure, très utilisés en Russie.
Reste que les autorités se défendent d’avoir trouvé un nouveau prétexte pour faire pression sur la population. Les partisans de cette législation soulignent qu’il incombera aux forces de l’ordre de prouver qu’une personne cherchait délibérément des informations interdites. Une façon de rassurer et d’induire que seules les personnes cherchant délibérément des informations interdites seront sanctionnées.
Sachant que Meta – le propriétaire de Facebook, WhatsApp ou encore Instagram – est qualifié d’« extrémiste », le ministre du Développement numérique s’est senti obligé de préciser que la visite de réseaux sociaux, même s’ils sont reconnus comme extrémistes, ne sera pas punie, jusqu’à preuve du contraire.