Sénégal : la dette publique révisée à 118,8 % du PIB, selon le FMI

Dans un communiqué rendu public ce 26 août, l’institution financière indique la mission a échangé avec les autorités sur les actions nécessaires pour traiter le cas de fausse déclaration avant son examen par le Conseil d’administration du FMI, a passé en revue la situation actuelle de la dette et a partagé des points de vue sur les contours d’un éventuel nouveau programme soutenu par le FMI.
 
« L’équipe du FMI félicite les autorités sénégalaises pour leur engagement en faveur de la transparence et de la responsabilité budgétaire, à la suite de la divulgation des importants cas de fausse déclaration survenus au cours des dernières années. Nous avons eu des échanges constructifs avec les autorités sur les mesures correctives visant à renforcer la transparence dans la gestion des finances publiques, à garantir la fiabilité des rapports d’exécution budgétaire et à préserver la soutenabilité des finances publiques», a déclaré M. Gemayel à l’issue de la visite.
 
Selon lui, ces « mesures permettront de traiter les problèmes systémiques identifiés par le rapport de la Cour des comptes, qui a confirmé d’importantes erreurs de données pour la période 2019-2023». 
 
« À la suite de l’exercice complet de réconciliation mené par Forvis Mazars, un cabinet d’audit international, les autorités ont révisé le stock de la dette du gouvernement central de 74,4 % à 111,0 % du PIB à fin 2023. Cette révision reflète principalement des passifs précédemment non divulgués. Fin 2024, les statistiques révisées montrent que la dette du gouvernement central a atteint 118,8 % du PIB », peut-on lire dans le communiqué. 
 
 
Le FMI précise que malgré ces défis budgétaires, l’économie sénégalaise a fait preuve de résilience, avec une croissance accélérant à 12,1 % en glissement annuel au premier trimestre 2025. “Cette performance est portée par la forte expansion du secteur des hydrocarbures, suite au démarrage de la production dans les champs de Sangomar et GTA”, renseigne le document. 
 
 
Cependant, l’institution de Bretton Woods précise que la croissance hors hydrocarbures reste modérée, à 3,1 % en glissement annuel, en raison des difficultés persistantes dans le secteur de la construction liées aux arriérés de paiement et aux problèmes structurels des industries chimiques. L’inflation, quant à elle, est restée contenue à 0,7 % en glissement annuel jusqu’en juillet 2025.
 
Mesures correctives 
La mission a discuté avec les autorités d’un ensemble complet de mesures correctives pour s’attaquer à la cause profonde des fausses déclarations. Celles-ci incluent la centralisation des fonctions de gestion de la dette, le renforcement du rôle du Comité national de la dette publique, et l’achèvement de l’audit exhaustif des arriérés de paiement lancé par l’Inspection générale des finances le 21 juillet 2025.
 
 
« Les discussions ont également porté sur la mise en place d’une base de données centralisée de la dette, le renforcement des contrôles des engagements budgétaires, et la consolidation progressive des comptes bancaires sous le Compte unique du Trésor », mentionne le communiqué. 

« Les échanges sur plusieurs mesures correctives se poursuivront dans les prochaines semaines avant que le cas de fausse déclaration puisse être présenté au Conseil d’administration du FMI », poursuit le  communiqué. 

 
 
En parallèle, les autorités ont exprimé leur intention de solliciter un nouveau programme soutenu par le FMI. « Le FMI est disposé à accompagner le Sénégal dans la conception d’un ambitieux agenda de réformes, en cohérence avec la stratégie nationale de développement Vision 2050 et le récent Plan de relance économique et sociale, tout en intégrant les enseignements tirés des constats de la Cour des comptes». 
 
Priorités stratégiques 
 
Quatre priorités stratégiques ont été identifiées :
 
 1- renforcer la gestion des finances publiques et la transparence budgétaire ;
 
2- soutenir la relance des secteurs stratégiques afin de promouvoir une croissance inclusive ;
 
3- développer le capital humain et améliorer l’équité sociale ;
 
4- renforcer la résilience face aux chocs climatiques et aux catastrophes naturelles.
 
D’après le communiqué, ces priorités visent à consolider la stabilité macroéconomique, à renforcer les équilibres budgétaires, à améliorer le contrôle de la dette et à promouvoir une croissance durable et résiliente.
 
 
L’équipe du FMI remercie les autorités sénégalaises pour leur chaleureuse hospitalité, la franchise des discussions et l’excellente coopération durant toute la mission.
 
« Au cours de la visite, l’équipe a rencontré M. Cheikh Diba, ministre des Finances et du Budget ; M. Ahmadou Al Aminou Lo, ministre d’État, ministre auprès du Président de la République ; M. Boubacar Camara, ministre, secrétaire général du Gouvernement ; ainsi que d’autres hauts responsables de l’État. L’équipe a également eu des échanges fructueux avec d’autres parties prenantes », conclut le communiqué.

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