Un « missile balistique intercontinental » nord-coréen semble être tombé dans la ZEE japonaise, affirme Tokyo

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Un « missile balistique intercontinental » nord-coréen semble être tombé dans la ZEE japonaise, affirme Tokyo

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La Corée du Nord lance un missile balistique intercontinental qui tombe au large du Japon
La Corée du Nord a tiré samedi un missile balistique intercontinental (ICBM) apparemment tombé dans la Zone économique exclusive (ZEE) japonaise, a affirmé Tokyo, quelques jours avant un exercice de simulation conjoint entre Washington et Séoul.
 
Pyongyang « a tiré un missile balistique de classe ICBM en direction de l’est. Il a volé pendant approximativement 66 minutes », a déclaré le porte-parole du gouvernement nippon Hirokazu Matsuno aux journalistes.
 
Il a précisé que le projectile avait parcouru une distance d’environ 900 km, semblant être retombé à 18H27 heure japonaise (09H27 GMT).
 
« Il semble que le missile balistique tiré par la Corée du Nord soit tombé dans la ZEE du Japon, à l’ouest d’Hokkaido », a également déclaré le Premier ministre nippon Fumio Kishida aux journalistes, expliquant avoir « donné pour instruction (…) d’informer la population et de vérifier minutieusement la situation en matière de sécurité ».
 
Un responsable du ministère japonais de la Défense avait auparavant indiqué que le missile devait retomber à environ 200 km à l’ouest de l’île d’Oshima, au large de l’île septentrionale d’Hokkaido.
 
L’armée de Séoul avait affirmé plus tôt avoir détecté le tir d' »un missile balistique présumé de longue portée lancé vers la mer de l’Est depuis le (district) de Sunan à Pyongyang autour de 17H22 locales (08H22 GMT) », utilisant le nom donné par la Corée à la mer du Japon.
 
« La Corée du Sud maintient un état de préparation complet tout en coopérant étroitement avec les Etats-Unis et en renforçant sa surveillance et sa vigilance », a-t-elle ajouté dans un communiqué.
 
En novembre 2022, un autre missile tiré par Pyongyang dans le cadre d’une série de lancements d’une intensité sans précédent serait également tombé dans la ZEE japonaise qui s’étend jusqu’à 370 kilomètres de ses côtes.
 
Les tensions militaires se sont accrues sur la péninsule coréenne en 2022, année lors de laquelle Pyongyang a qualifié d' »irréversible » son statut de puissance nucléaire et mené une série record d’essais d’armements, et notamment d’ICBM.
 
En réponse à son voisin du Nord, Séoul a mené des manoeuvres militaires conjointes avec les Etats-Unis, son allié clé en matière de sécurité, moyen pour lui de convaincre l’opinion publique sud-coréenne de l’engagement américain à dissuader Pyongyang de toute attaque.
 
Le tir de samedi, le premier depuis sept semaines, intervient au moment où les deux alliés s’apprêtent à mener un exercice de simulation, qui doit se tenir la semaine prochaine à Washington, afin de discuter des mesures à prendre en cas d’utilisation de l’arme nucléaire par Pyongyang.
 
Cet exercice se concentrera sur la « planification conjointe, la gestion conjointe et la réponse conjointe avec les moyens nucléaires de Washington » en cas d’attaque de Pyongyang au moyen de l’arme atomique, a indiqué vendredi à l’AFP un responsable du ministère sud-coréen de la Défense.
 
La Corée du Nord a menacé vendredi de réagir avec une force « sans précédent » aux manoeuvres américano-sud-coréennes à venir, y voyant les préparatifs d’un conflit armé.
 
Pour An Chan-il, chercheur à la tête de l’Institut mondial pour les études nord-coréennes, ce dernier tir indique que le dirigeant de Pyongyang Kim Jong Un « a finalement dégainé son épée ».
 
Pas de pourparlers mais plus de missiles
 
Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol, qui a pris ses fonctions en mai 2022 en promettant de se montrer ferme vis-à-vis de Pyongyang, a considérablement intensifié la tenue d’exercices militaires avec les Etats-Unis, très réduits pendant la pandémie, et interrompus lors de manoeuvres diplomatiques infructueuses sous le mandat de son prédécesseur Moon Jae-in.
 
Séoul a qualifié jeudi Pyongyang d' »ennemi » dans un document de défense, un terme qu’elle a utilisé pour la première fois en six ans, signalant un nouveau durcissement de sa position envers la Corée du Nord.
 
Au cours des essais d’armements menés par Pyongyang l’an dernier, un missile a atterri au sud de la ligne servant de fait de frontière maritime près des eaux territoriales sud-coréennes pour la première fois depuis la fin de la guerre de Corée en 1953.
 
En décembre 2022, la Corée du Nord a fait voler cinq drones dans l’espace aérien sud-coréen, dont un a franchi la zone d’exclusion aérienne autour du bureau du président Yoon Suk Yeol.
 
Pyongyang a affirmé à plusieurs reprises ne pas être intéressé par la tenue de nouveaux pourparlers, et Kim Jong Un a appelé à un accroissement « exponentiel » de l’arsenal nucléaire nord-coréen.
 
Lors d’un défilé militaire organisé à Pyongyang la semaine dernière, la Corée du Nord a présenté un nombre record d’ICBM capables de transporter des ogives nucléaires, ainsi que des engins conçus pour transporter des ICBM à combustible solide, selon des experts.
 
La Corée du Nord tente depuis longtemps de mettre au point un ICBM à combustible solide. Ces missiles sont en effet plus faciles à stocker et à transporter, font preuve d’une meilleure stabilité et sont plus rapides à préparer pour un lancement, ce qui rend plus difficile leur détection, ainsi que leur destruction préventive par les forces américaines.

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