Les propos tenus récemment par l’ancien président Macky Sall dans les médias européens continuent de susciter une onde d’indignation au Sénégal. Dans un communiqué rendu public ce mercredi 01 octobre 2025, le Collectif des Familles des Victimes de Grand-Dakar, appuyé par la section PASTEF Grand-Dakar/Ziguinchor, a exprimé sa « profonde douleur » et sa « vive exaspération » face à ce qu’il qualifie de « déclarations déshumanisantes et irrespectueuses ».
Dans leur prise de position, les membres du collectif reviennent sur le lourd passif du régime de Macky Sall, évoquant notamment des « détournements massifs de deniers publics », une « clochardisation de l’administration » et une « banalisation des droits et de la dignité humaine ». Mais ce sont surtout les violences politiques ayant marqué les dernières années de son mandat qui sont pointées du doigt.
Le communiqué accuse directement l’ancien président d’être le « principal commanditaire » de la répression meurtrière des manifestations ayant secoué le pays entre 2021 et 2024. Plus de 80 personnes auraient perdu la vie, selon les estimations du collectif, tandis que des centaines d’autres auraient été blessées, emprisonnées ou mutilées.
« Des familles ont subi de graves violences, et des régions entières comme Ziguinchor ont été placées sous embargo et asphyxiées durant de longs mois », déplore le texte. Le cas du jeune lycéen Landing Camara, tué en 2024 dans le quartier de Grand-Dakar/Ziguinchor à la suite du report controversé de l’élection présidentielle, est mis en avant comme symbole de cette répression. Le collectif affirme avoir recensé 19 victimes dans ce seul quartier.
Alors que Macky Sall persiste, selon eux, à considérer les manifestants sénégalais comme des « terroristes », le Collectif demande aujourd’hui des comptes. Il appelle le président actuel, Bassirou Diomaye Faye, à « prendre toutes ses responsabilités » et à « engager les procédures nécessaires pour le lancement d’un mandat d’arrêt international » contre son prédécesseur.
Cette requête marque une nouvelle escalade dans les tensions post-électorales et pourrait poser un défi diplomatique majeur pour le gouvernement en place.
Ansoumana DASYLVA/GMS