À Ziguinchor, les résidents du quartier HLM Nema expriment leur vive indignation face à ce qu’ils qualifient d’« injustice administrative ». En cause, une démarche des autorités municipales visant à faire disparaître leur quartier des documents officiels de la commune pour le rattacher à celui de Kansaoudy, sans concertation ni information préalable.
« Comment des autorités comme les anciens maires Robert Sagna et Abdoulaye Baldé peuvent-elles envisager de supprimer l’existence administrative d’un quartier aussi emblématique ? », s’interroge Papis Manga, habitant des HLM Nema et porte-parole du jour. Il rappelle que dans les documents d’identité de nombreux habitants, le quartier HLM est bien mentionné, ce qui atteste de sa reconnaissance officielle.
Selon les habitants, des plaques de signalisation ont récemment été installées sans consultation, substituant le nom “HLM Nema” par celui de “Kansaoudy”, ce qui a suscité une incompréhension et une frustration générales.
« Notre quartier existe depuis les années 1960. Il compte 19 infrastructures importantes et abrite des cadres, dont le Premier ministre Ousmane Sonko. Ce n’est pas rien », poursuit le porte-parole. Les résidents estiment que l’histoire, la composition sociologique et l’ancienneté du quartier justifient pleinement sa reconnaissance administrative distincte.
Face à cette situation, ils lancent un appel solennel au maire actuel de Ziguinchor afin qu’il reconnaisse officiellement le quartier des HLM Nema, avec l’installation d’un chef de quartier et d’une représentation administrative propre. Pour eux, il ne s’agit pas seulement d’une revendication symbolique, mais de la réparation d’une injustice flagrante.
« On ne peut pas effacer un quartier d’un simple trait de plume, ni le rattacher arbitrairement à un autre », conclut Papis Manga.
Ansoumana Dasylva GMS