28 Décembre 2007 – 28 Décembre 2022: 15 ans aprés la disparition de Serigne Saliou

Décédé à l’âge de 92 ans, Serigne Saliou Mbacké était le dernier fils de Bamba sur terre. De son vivant, il a contribué à la modernisation de la ville de Touba,à l’éducation des enfants et à l’agriculture. Quinze années après son rappel à Dieu le 28 Décembre 2007, les sénégalais se souviennent de cet homme de Dieu.

Serigne Moustapha Saliou est un homme digne qui a toujours montré le chemin en précisant, de façon claire et indubitable, la ligne qu’il a su imprimer à l’action de son regretté père à la tête de la Communauté mouride. En effet, dans ses nombreux et mémorables pêches, il a repris à maintes reprises les propos de son père Serigne Saliou, indiquant que, hormis l’Islam et par conséquent la gestion de l’héritage de son grand pére Serigne Touba Cheikh Ahmadou BAMBA, rien ne saurait retenir son attention, encore moins susciter de sa part commentaires ou directives quelconques.

Grand producteur, il a réalisé un énorme projet agricole à Khelcom sur une surface de 45 000 ha parce que persuadé que l’autosuffisance alimentaire était à portée de main. Ce guide religieux ,5ème khalife général des mourides bénéficiait d’une grande aura dans la communauté mouride et dans le monde musulman. Serigne Saliou Mbacké n’a pas pu voir se réaliser son projet de modernisation de la ville qu’il a confié à Wade, non sans lui remettre, en guise de participation personnelle, une somme de 7 milliards de F CFA. Il a mis en œuvre un plan de viabilisation de terrains d’environ 100 000 parcelles et un réseau d’électrification de la ville.

Né à Diourbel en 1915, Serigne Saliou a fait de l’éducation son occupation continue. De son vivant, il avait implanté 29 daaras à travers tout le pays. Les 14 daaras ont été acquis avant Khelcom qui ne renferme que les 15 autres. En effet, ses daaras où les étudiants travaillent dans les champs éparpillés à travers le pays datent de plus d’un demi-siècle. Dans ses écoles, l’enseignement du Coran et l’éducation religieuse étaient associés au travail pour indiquer qu’il s’agissait d’activités inséparables.

Serigne Saliou a fait du mouridisme une voie soufi connue actuellement à travers le monde entier. L’apprentissage du travail chez les jeunes leur confère la conscience qui permet à l’homme de s’accomplir, d’être utile à lui-même et à la communauté. Quant à l’éducation, elle a pour but dans ces daaras de faire connaître aux jeunes disciples le sens de la vie, les règles de comportement dans la société, les normes spirituelles et morales dont l’observation assure à chacun la sauvegarde de son humanité.. Il reprit de nombreux travaux de rénovation aussi bien internes qu’externes de la mosquée et la construction de l’université islamique qu’avait entamée son frère aîné Abdoul Ahad Mbacké.

Écouté, respecté voire craint, il intervenait pour sauvegarder les grands équilibres du pays. Fin janvier 2007, dans un contexte lourd d’incertitudes, il a réconcilié Abdoulaye Wade et son ex-Premier ministre Idrissa Seck. Serigne Saliou était le plus petit dénominateur commun dans un Sénégal en proie à des divisions de toutes sortes. Abdoulaye Wade, dont il était le guide spirituel et qui lui rendait régulièrement visite, s’inclinait devant lui pour solliciter ses bénédictions.

L’opposition l’avait rencontré fin novembre pour lui demander de convaincre Wade d’accepter d’ouvrir le dialogue. Les syndicats sollicitaient sa médiation avant de lancer le moindre mouvement social. Serigne Saliou était également un acteur économique convaincu de la nécessité pour son pays de réaliser l’autosuffisance alimentaire. Avant de s’installer à Touba, capitale du mouridisme, le 13 mai 1990, pour y être intronisé calife général, il n’y venait qu’une fois par an afin de remettre à ses prédécesseurs successifs sa participation aux frais d’entretien de la cité religieuse. Serigne Saliou laisse derrière lui une confrérie forte de plusieurs millions d’adeptes, mais aussi une ville qui a connu un essor exceptionnel.

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