“Il est temps maintenant d’accueillir la Finlande et la Suède comme membres de l’Otan”

Le chef de l’Otan Jens Stoltenberg a appelé jeudi à Ankara à intégrer “maintenant” la Finlande et la Suède, dont les candidatures à l’Alliance atlantique sont bloquées depuis mai par la Turquie.
 
“Je continue de penser qu’il est temps maintenant de ratifier [l’adhésion] à la fois de la Finlande et de la Suède”, a déclaré M. Stoltenberg lors d’une conférence de presse avec le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.
 
Le secrétaire général de l’Otan, venu en Turquie témoigner du soutien de l’Alliance après le séisme dévastateur du 6 février qui a fait plus de 36.000 morts dans le pays, avait pour la première fois mardi évoqué publiquement l’hypothèse d’une entrée de la Finlande avant la Suède dans l’Alliance. Il avait cependant affirmé chercher à obtenir “le plus rapidement possible” les dernières ratifications de la Turquie et de la Hongrie pour les deux pays.
 
Adhésion sans la Suède?
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a suggéré début février que le Parlement turc pourrait ratifier l’adhésion de la Finlande sans celle, déposée conjointement, de la Suède, qui reste bloquée par Ankara. “Il ne serait pas réaliste d’affirmer que la Suède a pleinement rempli ses obligations découlant du protocole d’accord” signé en juin entre la Turquie, la Suède et la Finlande, a réaffirmé jeudi le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu.
 
 
M. Cavusoglu a répété que la Turquie était prête à “évaluer le processus d’adhésion de la Finlande à l’Otan séparément de celui de la Suède”. La Turquie reproche entre autres à la Suède d’héberger des militants et des sympathisants kurdes qu’elle qualifie de “terroristes”, notamment ceux du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
 
Les dirigeants des 30 pays membres de l’Otan ont pris la décision d’inviter la Suède et la Finlande à rejoindre l’Alliance lors d’un sommet à Madrid en juillet 2022. Trente pays ont signé les protocoles d’adhésion et 28 les ont ratifiés. Seules la Turquie et la Hongrie n’ont pas encore fait ratifier leur accord.
 
La décision en janvier des autorités suédoises d’autoriser une manifestation devant l’ambassade de Turquie à Stockholm, au cours de laquelle un Coran a été brûlé, a provoqué l’ire d’Ankara qui a mis un coup d’arrêt aux négociations en reportant notamment une réunion tripartite prévue pour février. Les pays membres de l’Otan ont offert quarante conteneurs et 20.000 tentes pour abriter les sinistrés du tremblement de terre.

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