«J’ai dansé dans une robe de Kadhafi» : Karima el Mahroug, alias « Ruby », raconte ses soirées chez Berlusconi

Son nom est irrémédiablement associé aux déboires judiciaires de l’ex-président du Conseil italien Sylvio Berlusconi. Karima el Mahroug, alias « Ruby », a présenté récemment son autobiographie à Milan. Écrit avec l’aide de la journaliste italienne Raffaella Cosentino, l’ouvrage retrace la vie tumultueuse de celle que la presse occidentale appelle la «voleuse de cœurs». Elle évoque notamment sa fugue à 13 ans  et sa rencontre avec Silvio Berlusconi dans sa villa de San Martino. C’est dans cette villa située à Arcore, dans le nord de l’Italie, que Berlusconi organisait ses dîners élégants.
 
Une enveloppe de 2 000 euros 
 
 Le premier soir de Ruby à Arcore a changé sa vie, mais elle a, semble-t-il, forcé le destin. «Le président m’a offert le siège à côté de lui et les yeux des autres filles sur moi m’ont un peu gêné. Le dîner a commencé et on m’a demandé de me présenter. J’avais déjà testé ma réponse. J’ai dit : je m’appelle Ruby Hayek, je suis moitié égyptienne, moitié brésilienne, J’ai 24 ans. Ma mère est une chanteuse très connue en Égypte. Ce n’était que des mensonges, bien sûr», raconte-t-elle dans le livre.
 
Et quand elle quitte la soirée, Berlusconi lui offre une enveloppe contenant quatre billets de 500 euros. «J’étais aux anges. Je pouvais envoyer de l’argent à ma mère et être tranquille un moment», écrit-elle. 
 
Appâtée par les  2 000 euros, Karima el Mahroug ne manque plus une soirée à Arcore. 
 
«Je ne suis pas une prostituée»
 
 Elle se lâche. La jeune femme dit avoir exécuté plus d’une fois la danse du ventre dans une robe offerte à Berlusconi par Kadhafi. «J’ai dansé dans une robe de Kadhafi. Danser dans une robe aussi précieuse m’a rendue fière, ça m’a fait me sentir importante, spéciale. Il y avait des exhibitions, des ballets sexys, des déguisements, des strip-teases. Parfois, je passais la nuit», fait-elle savoir. 
 
En mentant sur son âge (17 ans à l’époque), elle avait mis en difficulté Silvio Berlusconi. L’ex-président du Conseil italien est plus tard accusé d’avoir payé la jeune femme en échange de relations sexuelles. Ce que réfute Ruby dans son livre. «Je ne suis pas une prostituée. Les caméras, les journalistes, les gens de la rue : tout le monde voulait voir la prostituée du président. Personne n’a, à aucun moment, vu une jeune fille de 17 ans traquée, utilisée, photographiée», a-t-elle écrit, non sans reconnaître ses erreurs.
 
 «Je me voyais à la merci de mon inconscience. Je me reproche de m’être confiée aux mauvaises personnes, d’avoir mis en scène des actions que je ne referais plus» se repent la « voleuse de cœurs ».

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