LA FRANCE va se doter de drones armés

C’est une décision sans précédent en France. La ministre des Armées Florence Parly a annoncé ce mardi sa décision d’armer les drones « Reaper » achetés aux Etats-Unis et employés dans la lutte contre le terrorisme au Sahel et au Sahara. Jusqu’alors, l’exécutif s’était toujours refusé à utiliser ces avions pilotés à distance dans des missions offensives. Pour la ministre, l’armement des drones utilisés par Barkhane depuis la base de Niamey permettra de « gagner en efficacité et de limiter les risques de dégâts collatéraux ».

Depuis 2014, date de leur livraison en urgence, les « Reaper » sont devenus incontournables dans les opérations. Utilisés principalement au profit des forces spéciales, ils permettent à l’opération Barkhane de patrouiller jusqu’à la Libye et au Nigeria.

Ces drones peuvent rester jusqu’à 20 heures en vol. La France en possède 5 dans la région, mais ils ont été modifiés pour ne pas emporter d’armement. Les premiers drones armés devraient apparaître en 2019 avec une nouvelle livraison de drones américains.

Ils permettront des frappes de précision, assure-t-on à la Défense, plus de réactivité, mais leur usage souligne Florence Parly, permettra aussi d’optimiser l’emploi des avions de combat et des hélicoptères de Barkhane.

En clair, les drones armés vont s’inscrire dans la réorganisation de Barkhane et remplaceront une partie de ces matériels. La mise en œuvre des Mirages est « plus lourde » rappelle Florence Parly. « Si vous ne voulez pas avoir des fortins dans tout le Sahara, il est préférable d’avoir des drones » concède un aviateur.

L’autonomie stratégique de la France en question

La ministre des Armées Florence Parly a précisé que le futur drone européen de taille moyenne (MALE 2025) serait également armé. Pour le moment il ne s’agit que d’un projet, qui ne devrait pas voir le jour avant 8 ans, alors que les machines américaines sont employées quotidiennement en missions en Afrique. Problème, la France n’est pas totalement indépendante dans l’utilisation des machines livrées par Washington.

Quand le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a décidé d’acheter en urgence des drones américains en 2013, il a envoyé un message fort aux industriels européens qui n’ont jamais réussi à s’entendre autour de la fabrication en commun d’un drone de taille moyenne.

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